«D'évidence, la réforme du Conseil de sécurité met en relief de profondes divergences.» L'urgence de la conclusion d'une convention internationale globale contre le terrorisme, la réforme du Conseil de sécurité et le dossier du Sahara occidental, sont les points forts de l'intervention de M.Mohamed Bedjaoui, devant la 61e assemblée générale de l'ONU. Le chef de la diplomatie algérienne, abordant le volet de la lutte antiterroriste, a insisté sur une définition «sans équivoque» de ce fléau, de sorte à «distinguer la lutte légitime des peuples contre l'occupation étrangère des actes perpétrés par des individus ou des groupes terroristes» et qui «prendrait soin d'éviter l'amalgame qui est fait entre ce fléau et une religion, une civilisation ou une sphère géographique données». Un message adressé à ceux qui veulent prendre prétexte de la lutte contre le terrorisme pour s'attaquer à la religion musulmane. L'Algérie qui a connu, bien avant les attentats du 11 septembre 2001, les affres du terrorisme, a souffert de ce fléau «dans l'indifférence des uns et des autres». Comme pour signaler que le vrai terrorisme est perpétré au vu et au su de la communauté internationale, sans que cette dernière daigne bouger le petit doigt, Bedjaoui évoque la situation au Proche- Orient. «Nos institutions sont mises à rude épreuve, une fois de plus, par les graves développements de la situation au Moyen-Orient, avec des déferlements de violence contre les peuples palestinien et libanais frères», affirme Mohamed Bedjaoui. Il ajoutera que «par leur contexte, leur envergure et l'ampleur de leurs conséquences sur différents plans, ces agressions sont les témoignages accusateurs des limites imposées à l'autorité des Nations unies face à des situations conflictuelles qui heurtent leur raison d'être elle-même». Ce qui l'a amené à insister sur la nécessaire réforme du Conseil de sécurité. Tout en soulignant le chemin parcouru par l'organisation onusienne, M.Bedjaoui a estimé que «d'évidence, la réforme du Conseil de sécurité met en relief de profondes divergences», soulignant que l'objectif recherché «étant qu'à travers une réforme globale, le Conseil devienne plus représentatif dans sa composante et plus transparent dans son fonctionnement». Le dossier du Sahara occidental n'a pas été en reste dans l'intervention du ministre des Affaires étrangères. Ce dernier a constaté qu'«aucune évolution positive n'a été enregistrée, en raison du rejet du plan de paix proposé par M.James Baker, par l'une des deux parties au conflit et de sa volonté de préjuger, à son avantage, du statut définitif du territoire qui ne pourrait résulter que d'un référendum d'autodétermination». Il a précisé, dans ce contexte, que l'Algérie n'a aucune revendication sur ce territoire et n'est pas partie prenante à ce conflit, dont les deux protagonistes sont désignés par la communauté internationale, à savoir le Maroc et la Rasd.