Attendu pour un bilan sur la réconciliation nationale et la convocation du corps électoral, le chef de l'Etat a présenté un bilan sectoriel. Dans sa pleine forme, hier à Batna, où il a officiellement annoncé la rentrée universitaire 2006-2007, le président de la République s'est montré optimiste en mettant en relief les réalisations et les acquis de la famille éducative et universitaire, durant ces cinq dernières années. «Nous avons gagné la bataille de la quantité», a-t-il dit dans son discours prononcé à l'université El Hadj Lakhdar. Si au plan qualitatif, il reste encore du chemin à faire, le président de la République promet, enthousiaste, que «nous allons réaliser ce que nos prédécesseurs n'ont pas pu réaliser». Sans halte durant cette visite d'inspection et de travail qui a débuté vers 9h, M.Bouteflika a enchaîné avec ce discours d'une heure, essentiellement destiné à la communauté universitaire et à la famille éducative. Devant un auditoire composé essentiellement d'enseignants et de professeurs universitaires, le président Bouteflika n'a presque pas fait de digression dans son discours, contrairement à son habitude. Le président Bouteflika s'est lancé dans un exercice comparatif de chiffres qu'il veut comme preuve des efforts consentis depuis qu'il est aux affaires de l'Etat en 1999. Aussi, a-t-il indiqué, à titre d'exemple, que le taux de scolarisation des élèves de six ans est de 97%, «un record rarement atteint dans le monde», que le nombre d'étudiants est passé cette année à 930.000, que le nombre de reçus au baccalauréat cette année est de 220.000, le nombre de diplômés a franchi la barre des 110.000, alors qu'il ne dépassait pas les 44.530 en 1999... Beaucoup de chiffres qui ont concerné tous les paliers de l'enseignement: de l'université au lycée, au collège, au primaire, jusqu'au préscolaire. Pour ce dernier palier, le président de la République a indiqué qu'«il se développera progressivement pour devenir la règle dans notre système éducatif avant de devenir obligatoire». Attendu pour un éventuel bilan sur la réconciliation nationale et la convocation du corps électoral pour le référendum sur la Constitution, sur cette nouvelle Constitution, le chef de l'Etat n'a pas dit mot sur ces sujets, laissant ainsi sur leur faim les observateurs politiques. Dans cette sortie ramadhanesque inhabituelle, le chef de l'Etat a focalisé son discours sur le secteur de l'éducation. Il a, en quelque sorte, présenté le bilan sectoriel avec des projections très optimistes. «L'important est d'investir dans l'homme qui est l'élément essentiel dans le développement des sociétés», a-t-il insisté. Pour le président, c'est «le seul investissement porteur et qui garantit des résultats pour celui qui a de la patience», rappelant que «dans sa totalité, la société algérienne s'était figée pendant longtemps», «d'où la nécessité d'entamer une série de réformes dans un ensemble de secteurs, comme la justice, l'éducation et les structures de l'Etat». Après des investissements colossaux consentis par les pouvoirs publics, «l'Algérie possède, aujourd'hui, un réseau d'universités dense composé de pas moins de 60 universités étalées sur 41 wilayas du pays», a indiqué le chef de l'Etat, avant de se projeter à l'horizon 2010 pour dire que le réseau «n'est pas finalement aussi dense, puisque, dit-il, le nombre d'étudiants passera de 700.000 actuellement à 1,5 million en 2010». Dans ce discours chiffré, M.Bouteflika a appelé l'élite universitaire à s'ouvrir davantage sur la société pour accomplir son rôle dans le renouveau social. «Il faut que l'université fournisse aux responsables à différents niveaux et différents secteurs, des idées, des analyses, des études et des propositions à même d'éclairer les choix de ces responsables et indiquer le meilleur chemin pour l'avenir», a déclaré M.Bouteflika, tout en appelant cette communauté à se conformer aux règles du marché, basées sur le système de l'offre et la demande.