À trois semaines de la convocation du corps électoral pour le scrutin présidentiel, le MSP se met davantage dans le vif de l'échéance. Preuve en est, la cadence des consultations que le parti islamiste tient ces derniers jours. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a rencontré, hier, la patronne de Tajamou Amel El-Djazaïr (TAJ), Fatma Zohra Zerouati. Avant-hier, Abdelali Hassani Cherif s'est entretenu avec deux formations politiques: le mouvement Ennahda et le Front El Mostakbal. Ces rencontres précèdent, selon toute vraisemblance, l'annonce du nom du candidat du parti islamiste à l'élection présidentielle. Cette décision est, pour rappel, des prérogatives du conseil consultatif du MSP qui tiendra sa réunion décisive dans les prochains jours. À Oran où il était le week-end, le président du MSP a réitéré l'approche avec laquelle est traitée cette échéance électorale au sein du parti. Il a souligné que ce scrutin constitue une étape importante pour le pays. Abdelali Hassani a indiqué que «la prochaine élection présidentielle constitue une étape importante pour le pays, car c'est une opportunité pour la classe politique et les citoyens des différentes couches d'oeuvrer à l'unité et à la stabilité du pays». Le même intervenant a ajouté que «la prochaine élection présidentielle est importante, car elle se déroule à la lumière des changements internationaux, des risques régionaux, de la concurrence intense entre les différentes puissances mondiales, des transformations en cours dans la région du Sahel et en Afrique, et des effets associés aux crises mondiales dans les domaines sécuritaire, économique et scientifique». Pour rappel, la présidentielle de 2024 a enregistré déjà trois candidatures. La première est celle de la présidente de l'Union pour le changement et le congrès (UCP), Zoubida Assoul. La deuxième est celle de Belkacem Sahli au nom d'une alliance de plusieurs partis politiques. La candidature du président de l'Alliance nationale républicaine (ANR) et ancien secrétaire d'Etat est parrainée par un groupe de partis réunis au nom de «stabilité et réformes». Le groupement des partis a annoncé la semaine passée avoir décidé de participer à la présidentielle «à travers un candidat consensuel, en l'occurrence Belkacem Sahli, tout en restant ouvert à tous les scénarios électoraux en fonction des évolutions de la scène politique». Les partis de ce groupement s'apprêtent à organiser des meetings régionaux, animés conjointement par les chefs de partis, tout en poursuivant les réunions consultatives avec les partenaires politiques, étant donné que le groupement des partis reste ouvert à l'adhésion de nouveaux partis politiques dans un avenir proche. La troisième candidature est celle du PT. Après avoir retenu l'option de la participation à ce scrutin, la formation de Louisa Hanoune tranchera prochainement le nom de son candidat. En effet, une session extraordinaire du comité central du PT sera convoqué avant la fin du mois en cours, avec pour ordre du jour: désigner le candidat ou la candidate du PT, et débattre du plan de travail de mobilisation des militants et structures du parti. «Nous avons conclu que cette élection n'était pas normale, car la situation dans laquelle elle va se dérouler est particulière, voire très dangereuse, à l'échelle mondiale...», a expliqué la SG du PT pour expliquer les raisons de la participation à la prochaine présidentielle. «À l'aune des développements gravissimes, en Ukraine, en Palestine et à Taiwan, aucun pays ne peut être épargné», avertit Louisa Hanoune, soulignant que «notre pays est déjà ciblé, voire cerné, au niveau mondial par les dangers de grandes puissances, et ce, à cause de la position développée par l'Etat algérien via sa représentation au Conseil de sécurité de l'ONU». Elle a ajouté, dans ce registre, que «le soutien franc au peuple palestinien et notre démarcation, comme pays, à l'échelle mondiale en jouant un rôle crucial au niveau du Conseil de sécurité». En tout état de cause, les choses ne tarderont pas à se décanter quant aux prétendants à la magistrature suprême alors que la convocation du corps électoral est prévu le 8 juin prochain.