L'ancien secrétaire général du FLN a poliment refusé d'être pris en photo en compagnie du leader islamiste. «M.Abdelhamid Mehri nous soutient dans notre démarche de créer un parti politique», a déclaré Rabah Kebir à L'Expression, à l'issue de sa rencontre avec l'ancien secrétaire général du FLN. Il a indiqué que la discussion a tourné essentiellement autour des thèmes politiques, «sans évoquer le contrat de Rome», précise-t-il, «nous avons préféré appréhender l'avenir pour l'intérêt de l'Algérie sans autre considération». Kebir est sorti, visiblement, très satisfait de cette rencontre qu'il place dans l'option des consultations avec les cadres et les personnalités politiques influentes dans la société et l'Etat algérien. Ainsi, il est allé, hier, à la rencontre de Abdelhamid Mehri et du président de l'association des Ulémas, Abderahmane Chibane. Il rencontrera, dans la soirée d'aujourd'hui, le président du MSP, Boudjerra Soltani. Il compte rencontrer l'ancien président de la République, Ahmed Ben Bella, au début de la semaine prochaine. On ne sait pour l'heure si Abdelaziz Belkhadem a consenti à le rencontrer. Son nom figure dans l'agenda de Kebir, croit-on savoir. Lors de sa rencontre avec Mehri et Chibane, Kebir était accompagné de Madani Mezrag, Abdelkrim Ghemati, Abdelkrim Ould Adda, Mustapha Kebir et Ahmed Bensaïd (président de la Fédération des enfants de chouhada). La rencontre avec Mehri a duré plus d'une heure. Bien que l'ancien secrétaire général du FLN ait poliment refusé d'être pris en photo en sa compagnie, ce qui laisse la porte ouverte aux interprétations Kebir dresse, néanmoins, de la rencontre un bilan encourageant dans la mesure où l'hôte était très attentif. «Nous avons trouvé chez lui une acceptation et une compréhension de nos idées», ajoute Kebir. Sollicité de commenter une déclaration de Daho Ould Kablia, en relation avec la création d'un parti politique, Kebir a répondu: «L'administration algérienne est connue...Nous militons pour faire entendre nos doléances par les moyens légaux. Nous n'avons nullement l'intention de nous désister de nos droits». Mehri est la première personnalité politique que rencontre Kebir depuis son retour d'exil. Il était le SG d'un FLN -en compétition forcenée avec le FIS- qui a refusé cependant de cautionner l'interruption du processus électoral en janvier 1992. Comme il a boycotté la conférence-spectacle de Sid-Ahmed Ghozali et la Conférence du dialogue national de Kafi qui a intronisé Zeroual. Il a, par la suite, poussé le parti dans le camp de l'opposition jusqu'à déboucher sur une confrontation musclée avec le pouvoir en place à l'époque. En janvier 1995, Mehri fut le principal artisan du contrat de Rome qu'un ministre de Zeroual a qualifié de «non-événement». En conséquence de ce refus officiel, Mehri a subi les foudres des autorités. Il fut destitué par le biais du subterfuge de «coup d'Etat scientifique». Depuis, il s'est retiré de la scène politique nationale pour se consacrer au congrès panarabe qui lui a donné une audience internationale. La rencontre d'hier est symbolique pour un ancien dirigeant de l'ex-FIS qui trouve en Mehri un allié politique d'envergure plus qu'un conseiller ou un ancien concurrent farouche de ce que fut le FIS.