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La Bataille d'Alger orpheline
DECÈS DU CINEASTE ITALIEN GILLO PONTECORVO
Publié dans L'Expression le 14 - 10 - 2006

La sortie de ce film, 40 ans après sa réalisation, ne sera pas sans heurts...
Le cinéaste italien, Gillo Pontecorvo, père du mythique La Bataille d'Alger, est décédé jeudi soir à Rome, à l'âge de 86 ans, a annoncé l'agence italienne Ansa. Fortement marqué par la guerre d'Algérie, Gillo Pontecorvo avait très vite songé à réaliser un long métrage sur le conflit. Celui-ci ne verra le jour que trois ans après la fin des hostilités, lorsque Yacef Saâdi, ex-responsable de la Zone autonome (1956-1957), lui propose l'idée d'un film basé sur ses propres souvenirs de combat. Longtemps interdit de diffusion en France, ce film est devenu une référence en matière de cinéma historique, a fortiori sur la guerre d'Algérie qui, elle, manquait cruellement d'images. Confié à Franco Solinas, le scénario a été inspiré du récit de Yacef Saâdi, qui a joué ainsi son propre rôle. Tourné en 1965, La Bataille d'Alger dévoilera, de façon réaliste, la lutte des parachutistes français contre les hommes du FLN en 1957, dans la Casbah d'Alger ainsi que l'usage de la torture, d'un côté, les attentats, de l'autre.
Le film, qui avait remporté un franc succès, avait fait appel à des comédiens non professionnels, excepté Jean Martin, dans le rôle du colonel Mathieu à la tête des parachutistes français. Le résultat est spectaculaire. Aussi, le film remporte la consécration avec un Lion d'or à Venise en 1966. Malgré cette distinction, le Prix de la critique à Cannes et trois nominations aux Oscars à Hollywood, La Bataille d'Alger a dû attendre 1971 pour obtenir son visa d'exploitation en France. A sa sortie, le Saint-Séverin qui affiche le film à Paris est dévasté par une charge explosive. A Lons-le-Saunier, un commando met en pièces l'écran et détruit la copie du film à l'acide sulfurique. En 2003, le film, considéré comme un modèle d'enseignement sur la guérilla urbaine, est projeté au Pentagone (à Bethesda - Washington) en vue de préparer la guerre en Irak. Diffusé pour la première fois sur le réseau hertzien en France, La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo était visible le 4 novembre 2004 sur la chaîne franco-allemande Arte. Le 9 janvier précédent, le film était repris en salle à New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago et Washington et dans un grand nombre de villes des Etats-Unis. A la fin de l'été 2003, le journal Le Monde du 8 septembre faisait état d'une projection du film qui a eu lieu le 27 août dans un auditorium du Pentagone et à laquelle ont assisté des officiers d'état-major et des civils.
Pour le quotidien, un responsable du ministère, dont les propos sont rapportés, anonymement, par le New York Times du 7 septembre, déclare que ce film «donne une vision historique de la conduite des opérations françaises en Algérie» et que sa projection était destinée à «provoquer une discussion informée sur les défis auxquels les Français ont dû faire face». Au même moment, la diffusion sur Canal+ de Escadrons de la mort, l'école française de Marie-Monique Robin, qui recourt à de larges extraits de La Bataille d'Alger, déclenchait une vague de protestations d'organisations des droits de l'homme.
La diffusion d'extraits du film de Marie-Monique Robin en Argentine a précipité l'ouverture d'une nouvelle enquête sur les exactions commises par d'anciens militaires impliqués dans le «Plan Condor» et précédemment amnistiés.
Le 20 octobre enfin, c'était au tour de la chaîne française Public Sénat de diffuser le film suivi le lendemain d'un débat avec le réalisateur.
La sortie de ce film, 40 ans après sa réalisation, ne sera pas sans heurts. Il sera diffusé aussi dans le cadre de la sélection officielle du 57e festival de Cannes (12-23 mai 2004) et autres festivals et rencontres dont les rencontres cinématographiques de Beyrouth au cours de cette année. Né à Pise en 1919, Pontecorvo était reconnu comme un des plus grands cinéastes italiens de l'après-guerre, deux fois candidat à l'Oscar d'Hollywood et qui avait dirigé l'acteur américain Marlon Brando dans Queimada (1971). Le jeune Pontecorvo se lance d'abord dans des études de chimie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il travaille comme journaliste et messager pour le parti communiste italien. Une fois la paix signée, il devient correspondant à Paris de plusieurs journaux italiens. C'est alors qu'il voit Paisa de Rossellini: il abandonne aussitôt son métier de journaliste, achète une caméra et commence à tourner des courts métrages documentaires dont Giovanna en 1956, qui relate la grève des femmes dans une usine de tissus. L'année suivante, il tourne son premier long métrage, La Grande route bleue (La grande strada azzura). En 1959, il réalise Kapo, narre l'histoire d'une jeune fille juive internée dans un camp de concentration et qui devient l'auxiliaire des officiers nazis. Après La Bataille d'Alger en 1965, il revient en 1971 avec Queimada sur le colonialisme, cette fois dans les Antilles du XIXe siècle.
En 1979, il tourne son dernier long métrage, Ogro, qui traite du terrorisme à travers le meurtre du successeur du général Franco et de la fin d'une dictature.


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