Elle l'avait promis au peuple, la pugiliste algérienne Imane Khelif a tenu sa promesse et de quelle manière! Dominatrice de bout en bout dans son combat livré face à la Hongroise Anna Luca Hamori, la native de Tiaret s'est qualifiée avec l'art et la manière pour les demi-finales du tournoi de boxe, des Jeux olympiques de Paris 2024, offrant ainsi une médaille de bronze assurée à l'Algérie. Soutenue par de nombreux supporters algériens qui ont fait vibrer pour elle l'Arena Paris Nord de Villepinte, Khelif qui avait du mal à retenir ses émotions devant ce grand public acquis pour elle, s'est lâchée dès la première minute du premier round pour harceler son adversaire. Adroite techniquement, Khelif a montré une solidité physique et mentale incroyable pour répondre sur le ring aux différentes attaques dont elle a fait l'objet concernant sa féminité. «Notre fierté passe avant tout» Ayant vécu l'enfer depuis sa qualification face à l'Italienne Carini, au tour précédent, l'Algérienne est restée calme tout au long de son combat, multipliant les uppercuts, les crochets et les directs du gauche à Hamori, qui donnait l'impression d'être perdue, notamment lors du dernier round où elle avait du mal à se maintenir debout. C'est ainsi que les arbitres, ont décidé fort logiquement d'attribuer à l'unanimité la victoire à l'Algérienne. Submergée par l'émotion, Imane Khelif a éclaté en sanglots. En effet, très affectée par cette campagne de dénigrement qu'elle a surmontée avec brio, la star de la boxe mondiale, n'a pas pu retenir ses larmes. Elle s'est jetée dans les bras de ses entraîneurs, criant «hagrouni, hagrouni», dans une expression bien connue chez nous qui signifie «injustement sous- estimée». En plus de sa suprématie sur le ring, Imane Khelif a fait preuve d'une grande classe puisqu'elle n'a montré tout au long des 3 rounds qu'elle a dominés magistralement, aucun geste d'animosité envers son adversaire hongroise, qui l'avait pour rappel, sévèrement attaquée sur les réseaux sociaux en la qualifiant notamment d'homme. «Je suis très contente de cette médaille après des années et des années de dur labeur, a répondu la vice-championne du monde amateur 2022. Je remercie tout le peuple algérien pour son soutien, c'est question de '' nif '', c'est une question d'honneur pour nous de bien répondre après toute cette '' hogra'' que j'ai vécue. Hamdoulillah, je suis en demi-finale et maintenant place à quelque chose de meilleur», dira Khelif les yeux larmoyants. «Je remercie tous ceux qui m'ont soutenue» Poursuivant ses déclarations en zone mixte, l'Algérienne très fière de voir tous ses compatriotes la soutenir et surtout venir en grand nombre à la salle Arena Paris Nord de Villepinte pour elle, répondait avec beaucoup d'émotion aux questions des journalistes, présents eux aussi en nombre record; venus recueillir ses impressions. Tout cela s'est passé dans une ambiance électrique où il y avait aussi des chants à la gloire de notre championne, et aussi de notre bien- aimée patrie l'Algérie. Des slogans lancés essentiellement par des centaines d'Algériens, soulagés de vivre cette revanche d'Imane Khelif sur ses détracteurs. À ce sujet, elle dira: « J'ai été touchée certes, mais je n'ai jamais abandonné, car je savais que les Algériens étaient derrière moi. Je n'avais pas le droit de les décevoir. Je remercie encore une fois tous les Algériens, notamment ceux de la diaspora algérienne, qui sont venus me soutenir. Oui, c'est une question d'honneur pour tous les Algériens. C'est vous qui m'avez aidée à gagner cette médaille. Vive l'Algérie, vive l'Algérie, vive l'Algérie!» Criait en larmes Khelif avant de prendre congé. Cette campagne de racisme a été même dénoncée par plusieurs grandes personnalités du sport et de la politique internationale. Le Vatican s'est aussi, pour rappel, dans un communiqué publié samedi, dit attristé de constater que les lignes rouges ont été dépassées. «Le Saint-Siège ne peut que se joindre aux voix qui se sont élevées, ces derniers jours, pour déplorer l'offense faite à de nombreux chrétiens et croyants d'autres religions», peut-on lire dans ce texte. Une manière de déplorer certaines pratiques qui nuisent à la charte olympique censée pour rappel, unir les peuples et non les diviser.