300 terroristes se sont rendus depuis l'application des dispositions de la Charte pour la paix. Le nombre de terroristes qui activent, aujourd'hui, dans les maquis, constitue une véritable énigme pour les journalistes et l'opinion publique. En 1996, des sources sécuritaires avaient avancé des chiffres effarants. Selon des estimations rapportées par la presse, le nombre des terroristes avait atteint 27.000 éléments. Dix ans plus tard, la loi de la rahma, prônée par l'ex-président, Zeroual, et la concorde civile lancée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, ont contribué à réduire considérablement ce nombre. Le ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, est intervenu à plusieurs reprises pour évoquer cette question, ainsi que la perspective d'une planification totale des maquis. Selon lui, le nombre de terroristes, les irréductibles selon le lexique journalistique, se situe entre 300 et 400 éléments armés. Des sources sécuritaires, très au fait du dossier du terrorisme parlent, cependant, de 800 à 1 000 terroristes. Selon le discours des chiffres, 300 terroristes se sont rendus depuis l'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Aujourd'hui, même s'ils ont beaucoup perdu de leur intensité, les attentats terroristes continuent toujours de semer la mort. Les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Skikda, Jijel et Boumerdès sont les plus ciblées. Depuis le 31 août, date de l'ultimatum fixé par la loi portant réconciliation nationale et votée par référendum, le Gspc a multiplié son activité criminelle, notamment en dehors de la capitale. Cette organisation, ébranlée dans ses bases par les coups de boutoir portés par les forces de sécurité de l'ANP, s'est retrouvée au centre d'une campagne médiatique orchestrée par Al Qaîda et la chaîne Al Jazeera. Elle a été, certes, renforcée par un nombre important de terroristes, qui ont rejoint ses rangs, mais les forces combinées la maintiennent en étau. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, des katibates, qui ont été décimées à 80 ou 90%, tentent de se reconstituer à la faveur d'une connexion avec le banditisme. L'assassinat, récemment, du président de l'APW de cette wilaya n'a pas que des motivations politiques. A Collo, wilaya de Skikda et à Jijel, la topographie du terrorisme demeure très mobile. La katibet Er-Roub, qui était dirigée par Abdelmadjid Broche, avant sa reddition, a bien tenté de s'unir avec la redoutable katibet El Ahoual, l'une des plus dangereuses et criminelles de l'ouest du pays. Dans la région est, on parle aussi de katibet Ettawhid, dirigée par le sinistre Salah Zelbah alias El Balafré. Elle continue de cibler les jeunes des douars qui ont accompli leur service national et les services de sécurité. A l'Est toujours, le Groupe salafiste libre, né après la concorde civile, alors que des rumeurs avaient parlé d'une éventuelle reddition du Gspc, a été anéanti à Seddat, à Jijel. Mais certains de ses éléments ont réussi à fuir le dispositif sécuritaire vers les wilayas de Skikda et Annaba. L'enlèvement, il y a deux semaines, du fils d'un milliardaire à Oued Souf n'est pas, du reste, isolé de ce regain d'activité terroriste. Le groupe auteur du kidnapping a été annoncé dans les confins de la wilaya de Tébessa. Il n'est pas à écarter que ses membres soient tentés d'opérer une connexion entre groupes. Cela dit, les principaux fiefs demeurent Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira, Sétif, Bordj Bou Arréridj et Khenchela. La zone 9, selon la cartographie du terrorisme, est dirigée par Khaled Abou El Abbès alias Mokhtar Belmokhtar. ses activités, liées notamment à la contrebande, s'étendent de Djebel Boukhil à Djelfa, jusqu'à l'extrême sud, avec la complicité de Maliens, Mauritaniens, Tchadiens et Nigériens. La zone 2 est dirigée par Saâdaoui Abdelhamid alias Yahia Abou El Heytème. La zone s'allonge depuis Boumerdès jusqu'à Tizi Ouzou et Bouira où activent les phalanges les plus importantes, celles d'El Ansar, El Akram, El Feth et El Farouk. Il s'agit aussi de katibet El Nour. A Blida, des sources avancent, qu'actuellement, l'existence d'un groupe qui se déplace vers la Mitidja. Il s'agit là du Ghds (Houmet eddaâoua salafia, dirigé par Benslim Mohamed. Il évolue jusqu'à Relizane et Tipaza, dont une cinquantaine d'éléments est actuellement encerclée, alors que le nombre de cette katiba est estimé à près d'une centaine. Le Gspd (Groupe salafiste pour la prédication et le djihad) active à l'ouest de Médéa et au nord de Cherchell. il regroupe une quarantaine de renégats. La dernière organisation se fait appeler le GSC (Groupe salafiste combattant). Elle est dirigée par Douadji alias Abou Amar. D'autres organisations existent mais sans activité, telles que Djamaâ salafia et moukatila qui a pris naissance à l'Ouest, terrée à Mascara, Sidi Bel Abbès, Tlemcen, Saïda et Oran.