Une délégation du National Democratic Institute, organisme américain proche du Parti démocratique qui s'occupe de la promotion des libertés et de la démocratie dans le monde, et véritable foyer de «réflexion» des démocrates américains, séjourne actuellement en Algérie. L'objectif de son staff est d'organiser des ateliers et des rencontres avec les six partis politiques algériens ayant un groupe parlementaire à l'APN. Ces séances de travail et d'échange d'idées ont pour objet l'exposé des techniques et approches dans le domaine de la communication politique dans la perspective de la très prochaine campagne pour les élections que connaîtra notre pays. Il s'agit, explique, Mlle.Julie Page Denham, chargée des programmes auprès du National Democratic Institute (NDI) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, de faire partager des expériences américaines, mais aussi celles des démocraties émergentes avec le personnel politique algérien. C'est ainsi que, pendant la période entre septembre et décembre 2001, les représentants de cette organisme américain ont préparé des rencontres entre des experts de Bosnie, de Hongrie, du Mexique, du Canada et des Etats-Unis avec les partis autour du planning d'une campagne électorale. En janvier, d'autres séries de réunions de travail avaient pour cadre de discussion et d'exposé l'analyse politique et l'élaboration d'une campagne. Dans la même période, une rencontre entre des femmes politiques algériennes et une militante du Parti révolutionnaire institutionnel mexicain a été organisée. Prochainement, l'équipe du National Democratic Institute devra entamer une autre série de rencontres qui devront s'articuler autour de thèmes relevant du marketing politique et de la communication, tels que cibler des citoyens à travers des campagnes étudiées, l'élaborer un message politique et étudier des supports de communications (affiches, spots, fascicules, etc.). Selon Mlle.Denham, plusieurs acteurs politiques ont montré un intérêt certain pour les modèles et démarches exposés lors des séances de travail. «Mais le plus important, et j'insiste sur ce point, reste le contact direct et permanent avec le citoyen», soutient-elle. Quant aux spécificités des modèles qui intéressent le plus nos partis politiques, elle estime que cette question reste pour les partis algériens étroitement liée aux «besoins» du moment. La nécessité d'élaborer une véritable stratégie de communication politique ne saurait se passer, selon elle, d'une démarche plus globale qui dépasse l'étroite logique de la réaction «occasionnelle» pour se promouvoir en mécanisme de réflexion et d'action à long terme. Les partis politiques algériens pourront ainsi étudier ces techniques en les modélisant suivant les spécificités culturelles locales : l'oralité dominante par exemple ou autres considérations. BRLe NDI avait initié son programme en Algérie fin 1999-début 2000 en s'intéressant particulièrement à l'activité des partis politiques et leur comportement vis-à-vis de la sphère médiatique. Cet organisme privilégie ses interventions dans les pays entamant une transition démocratique et tente, par le biais d'un effort pédagogique, de proposer des modèles de communication et de marketing politique à même d'assurer une optimisation de la pratique démocratique.