La recrudescence du Mpox en Afrique, qui touche de plein fouet la République démocratique du Congo (RDC), mais aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a poussé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher mi-août son plus haut degré d'alerte au niveau international, en décrétant l'épidémie « Urgence de santé publique de portée internationale ». Devant cette crise sanitaire l'Algérie déploie, désormais, son propre système de défense et prépare sa riposte. Bien que le ministère de la Santé rassure en affirmant qu'aucun cas de variole du singe n'a été jusque-là détecté sur le territoire national, il n'écarte pas pour autant l'éventualité d'une apparition sporadique de cas. Aussi tout le système de surveillance est activé, avec à la clé des recommandations formulées par les autorités de santé aux directions régionales de santé (DSP) et aux structures sanitaires nationales. D'ores et déjà, neuf hôpitaux de référence ont été identifiés pour couvrir tout le territoire pour la prise en charge des cas éventuels de variole du singe avec une répartition régionale. Ces hôpitaux peuvent être activés dès notification par le ministère de la Santé, selon l'évolution de la situation. Est-il précisé, tel que rapporté par le site spécialisé TDMsanteInov. Il s'agit de l' EHS El Hadi Flici à Alger qui couvrira la région centre, quatre CHU pour les région Est et Ouest à savoir Annaba, Sétif, Constantine et Oran et enfin quatre EPH pour la région du Sud. Dans le cadre de la mise en place d'un dispositif de veille pour faire face à la variole du signe, des directives en matière d'organisation, du renforcement des postes de contrôles aux frontières et en matière de prise en charge des cas ont été adressées par le ministère de la Santé aux DSP. Est-il souligné. À ce jour, le nombre de cas suspects dépasse les 15 000 rien qu'en RDC, dont 537 décès. Des cas ont été également signalés au Kenya, au Rwanda, en Ouganda, au Nigeria, au Niger et en Afrique du Sud, alors que l'OMS Europe n'écarte pas le fait que d'autres cas importés d'Afrique soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines. La menace est donc bien réelle, tel que le rappelle le directeur de l'institut Pasteur d'Alger, le Pr. Fawzi Derrar qui a confié à TDMsanteInov : « Ce variant est dangereux et très contagieux. Le risque de voir une propagation entre les personnes par des objets et des surfaces touchés par un sujet atteint de la variole du singe, compliquera davantage la situation », et le même responsable d'appeler à la vigilance et au respect des mesures d'hygiène, tout en mentionnant que les maladies infectieuses dépassent les frontières nationales et qu'il est donc important que les pays collaborent pour lutter contre les épidémies, rejoignant ainsi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a déclaré : « Répondre à cette épidémie complexe nécessite une réponse internationale globale et coordonnée », tout en signalant que les cas se propagent au-delà de l'Afrique vers l'Europe et l'Asie. L'institut Pasteur d'Algérie publie donc une note d'information sur cette infection, dont il rappelle la dangerosité, notamment de par son caractère transfrontalier et du fait de sa grande contagiosité. Le virus se transmet généralement à l'homme par des animaux sauvages, comme des rongeurs ou des primates, alors que sa transmission entre humains demeure limitée. Il provoque d'abord une fièvre et des maux de tête, accompagnés de courbatures, avant la phase d'éruption cutanée. Le taux de mortalité s'établit entre 1% et 10%, « la plupart des décès survenant chez les plus jeunes », constate l'OMS, dont le directeur général vient de faire savoir que l'épidémie actuelle de Mpox « peut être contrôlée et stoppée », tout en annonçant un plan d'action prévoyant 135 millions de dollars au cours des six prochains mois. Brazzaville abrite du 24 au 30 août la 74e session de la région africaine de l'OMS. L'élection de son nouveau directeur et l'épidémie de Mpox figurent en particulier à l'ordre du jour de cette rencontre.