La maison d'édition Barzakh annonce la parution, ce premier septembre 2024, du troisième titre de sa collection «Khamsa», coéditée avec les Editions Philippe Rey, le superbe roman de l'autrice arabophone tunisienne Amira Ghenim, dans une magnifique traduction de Souad Labbize. Un grand voyage dans la Tunisie du XXe siècle - de la lutte pour l'indépendance jusqu'à la révolution de 2011 - et de combats pour les droits des femmes. C'est aussi un hommage à la figure exceptionnelle de l'intellectuel et activitse Tahar Haddad (1899-1935), qui lutta activement en faveur des droits syndicaux des travailleurs et de l'émancipation de la femme tunisienne. Le livre a paru cet été, aujourd'hui en France. Il est en librairie en Algérie depuis le 1er septembre. Intitulé Le désastre de la maison des notables (14,5x22cm /496 pages), il est disponible au prix de 1.500 DA «Ne te laisse pas perturber par la profusion des personnages ou par l'abondance des noms: tous (...) ne forment qu'un seul corps malade. Solidaires, ils ont conspiré et réuni leurs forces pour sacrifier une pauvre impuissante.» écrit Amira Ghenim. Nous sommes en Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises: les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes. Une nuit de décembre, à Tunis, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d'entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel d'origine modeste connu pour son militantisme syndical et ses positions avant-gardistes, notamment en faveur des droits des femmes. Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles, reviennent lors des décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette funeste soirée. Comme dans un jeu de poupées russes, chaque récit en contient d'autres et renverse la perspective qu'avait le lecteur. Ce dernier rassemblera les pièces avec jubilation pour tenter de découvrir ce qui est réellement arrivé à Zbeida Rassaa. Le désastre de la maison des notables transpose plus de soixante ans d'histoire tunisienne - de la lutte pour l'indépendance jusqu'à la révolution de 2011 - et de combats pour les droits des femmes. C'est aussi un hommage à la figure exceptionnelle de Tahar Haddad (1899-1935), qui lutta activement en faveur des droits syndicaux des travailleurs, de l'émancipation de la femme tunisienne et de l'abolition de la polygamie dans le monde arabo-musulman. Remarquable de maîtrise, d'un style limpide, d'une construction astucieuse, cet éblouissant roman choral met en scène des personnages envoûtants et inoubliables. Un véritable tour de force. Née en 1978 à Sousse (Tunisie), Amira Ghenim est agrégée d'arabe, titulaire d'un doctorat en linguistique et enseigne à l'université de Sousse. Elle est l'autrice d'essais et de plusieurs romans. Le désastre de la maison des notables (finaliste de l'Arab Booker Prize, prix Comar d'Or en Tunisie en 2021) est son deuxième roman, le premier à être traduit en français. Née à Alger en 1965, Souad Labbize est pour sa part, une poétesse et romancière algéro-tuniso-française. Elle a reçu en 2020 le prix Méditerranée de la poésie pour son recueil Je franchis les barbelés» (Ed. Bruno Doucey). Elle a traduit des livres de l'arabe - poésie, nouvelles, récits - de nombreux pays: Liban, Palestine, Syrie, Yémen,... Elle vit à Toulouse.