Dénicher un toit à un prix raisonnable s'apparente à un véritable parcours du combattant pour le postulant qui, souvent, doit s'armer d'une grande lucidité pour concrétiser son voeu. Il faut le dire, cherté, surévaluation sont les principales contraintes auxquelles se heurte le candidat. Les transactions ne se concluent point, désormais, à moins de deux millions de dinars, et pourtant, ce pactole, qui fait rêver beaucoup de nos concitoyens éprouvés par les vicissitudes de la vie, suffit tout juste à acquérir un F3 de bas standing qui se décline dans la plupart des cas, sous la configuration d'un mouchoir de poche avec, en sus, une avalanche d'imperfections, quand il ne nécessite pas carrément, une reprise de fond en comble, par le nouveau propriétaire. Les anciennes bâtisses bien situées, généralement en milieu urbain, offrant l'opportunité aux nouveaux acquéreurs de les transformer en locaux à usage commercial, se négocient à hauteur de 3 millions de dinars minimum et ce, en dépit d'une précarité souvent avancée. Cette folie manifeste qui s'est emparée du prix de la pierre, croît à mesure que la demande oblige et rien n'indique que la tendance se renversera de sitôt surtout à la lumière de l'impressionnant flux de nouveaux résidents venus de régions parfois lointaines et qui choisissent, pour des raisons professionnelles, notamment, de mettre le cap sur la ville de Souk-Ahras pour s'y établir. Les fonctions libérales qui ont connu un grand boom, ces dernières années ont, pour leur part, contribué de manière conséquente à l'envolée spectaculaire de prix du béton. Des prix qui varient cependant d'une cité à l'autre, en fonction de la qualité esthétique du site recherché. Ainsi, un F3 situé à Chaâbani où la cité des 1400 logements se négocie à environ 60 millions de centimes de moins que son éponyme situé à la cité des 1700 logements, très prisés pour leur qualité foncièrement solide qui n'a rien à voir avec celle des unités bâties par des entreprises algériennes. Ce marché, plus que juteux, n'observe point de pause, connaît de grands pics pendant l'été à l'occasion du retour massif de nos concitoyens établis à l'étranger et dont beaucoup décident, pour des raisons pratiques très compréhensibles, d'acheter un pied-à-terre avec des sommes d'argent astronomiques, notamment, dans les quartiers huppés de la ville de Souk-Ahras pour installer leur «business». Le change parallèle effectué chez les cambistes de la route de Tébessa justifie toutes les folies et tous les écarts. A ce jour, ce sont les courtiers ou «Smasri» en immobilier qui jubilent, eux qui se sont substitués, au pied levé, aux agences immobilières ayant choisi de baisser rideau en raison de la morosité qui a envahi leur activité, victime de l'obsession de citoyens à continuer à effectuer leurs transactions, selon la formule traditionnelle du bouche à oreille ne prenant pas en compte les problèmes liés aux contrats de bail qui sont complexes et dont le courtier est profane, plutôt que de les confier à de agences immobilières à l'égard desquelles on développe une méfiance viscérale. Ceci dit il est tout à fait aisé, aujourd'hui, de constater que les constructions situées en ville sont presque toutes reprises par les nouveaux riches qui se découvrent subitement des vertus d'opulence qu'on ne leur soupçonnait point il y a dix ans, auparavant. Leur argent monté d'un coup (?) au financement de la bourse locale, n'a ni couleur ni odeur, ce qui ne l'empêche pas de faire et défaire bien des destins en poussant la surenchère jusqu'à des extrêmes prodigieuses que les smicards ont du mal, ne serait-ce qu'à l'imaginer.