Les agences immobilières, à l'image des taxiphones ou encore des fast-foods, ont de plus en plus pignon sur rue. Une véritable floraison d'agences immobilières foisonnent à Annaba. Appartements, villas, lots de terrains et locaux commerciaux à vendre ou à louer, tout est proposé. Cependant, devant l'absence de contrôle, le secteur est géré par le mercantilisme et l'utilité. Que l'on soit professionnel ou non en la matière, le bout de papier appelé communément registre du commerce peut s'acquérir de la même manière qu'une lettre à la poste. Il n'y a qu'à s'inscrire aux services du registre du commerce pour obtenir ce document et se mettre à l'oeuvre. Le marché de l'immobilier, s'il se porte bien, c'est grâce aux transactions formalisées entre les agences et les demandeurs. Cependant, pour dénicher un toit à un prix raisonnable, cela s'apparente à un véritable parcours du combattant pour le postulant qui, souvent, doit s'armer d'une grande lucidité pour concrétiser son voeu. Les fonctions libérales qui ont connu un grand boom, ces dernières années ont, pour leur part, contribué de manière conséquente à l'envolée spectaculaire du prix du béton. Ce marché, plus que juteux, n'observe point de pause, connaît de grands pics pendant l'été à l'occasion du retour massif de nos concitoyens établis à l'étranger et dont beaucoup décident, pour des raisons pratiques d'acheter un pied-à-terre grâce à des sommes astronomiques. En effet, rien qu'à l'ouverture d'un dossier client, ces mercantilistes exigent entre 5000 et 8000DA, aussi bien pour l'acheteur que pour le vendeur. Sans oublier la marge bénéficiaire calculée au pourcentage sur le montant global de la vente ou de l'achat. Malheureusement, cette activité accuse un vide juridique qui freine son élan. Sachant qu'il n'existe aucun statut qui, d'une part, réglemente la profession, et d'autre part, la moralise. Aussi, c'est à se demander à qui profite cette absence, si ce n'est aux irréductibles pseudos qui trouvent différentes formules et arguments pour arnaquer les citoyens dans l'urgence d'un toit. Quant aux véritables professionnels du marché de l'immobilier, il leur est devenu très difficile d'exercer et donc pénible de se frayer une issue pour faire valoir leurs droits dans le respect de la moralité de tout un chacun. Pour le moment, l'agent immobilier, pour lancer son activité, fait le porte-à-porte pour trouver les potentiels clients à la recherche de logements, terrains et locaux commerciaux. Si par bonheur, une telle transaction est lancée, il est vraiment rare qu'elle se concrétise. La raison, soit la vente est annulée, soit le rendez-vous lors de la visite est décommandée et cela, au moment où l'agent immobilier s'y attend le moins. Mais au cas où le marché est conclu, au grand bonheur de l'agent qui, soulagé d'un marathon stressant tire des dividendes substantiels. A force de persévérances et courses-poursuites, la récompense, sous forme de commission, peut aller de 20 à 40% d'une transaction de vente ou d'achat. Si le studio est estimé à 120 millions de centimes, les terrains, eux, dépassent tout entendement, allant de 3200 à 3500DA le mètre carré. Si la vente est concrétisée, on peut donc imaginer le montant de la commission. Malheureusement, cette situation n'est pas pour tous les agents immobiliers. Certains l'ont bannie et ont baissé rideau car n'ayant pu fonctionner dans un climat de confusion et d'anarchie.