Aucun amendement qui permette aux députés de contrôler la gestion des dépenses publiques n'a été maintenu. «On aurait aimé que l'amendement portant sur la présentation du bilan des dépenses du fonds de régulation soit maintenu, mais en vain», déplore M.Abdelhak Boumechra, député du MSP, interrogé en marge du vote de la loi de finances 2007. Cet amendement, poursuit-il, aurait permis aux députés de mieux contrôler les charges publiques et d'assurer plus de transparence dans la gestion et de sauvegarder les biens publics. Cette proposition soulevée par le mouvement El Islah, n'a malheureusement pas trouvé d'écho au sein de l'Assemblée nationale. Pourtant, lors des débats sur la présente loi de finances, les élus du peuple ont tous mis l'accent sur l'obligation de la présentation des rapports des dépenses publiques. Ils ont même interpellé, à plusieurs reprises, le ministre des Finances pour qu'il expose le compte rendu du budget précédent. Force est de constater que ces mêmes députés ont rejeté les amendements 64, 73 et 74 qui imposent au gouvernement de présenter le bilan de la gestion des budgets publics chaque six mois. Hormis quelques abstentions, la majorité des députés ont voté contre cet amendement. Même l'initiateur de l'idée, un député d'El Islah a fini par se désister. Le paradoxe à relever est que d'une part les députés aspirent à plus de pouvoir pour contrôler l'Exécutif, mais de l'autre, ils n'adoptent pas le même langage. Au moment opportun, ces derniers ne font pas preuve de détermination et de solidarité pour imposer leurs idées. Preuve en est, aucun amendement qui permette aux députés de contrôler la gestion des dépenses et la réalisation des projets, n'a été maintenu. Convaincus ou pas par les arguments de la commission des finances et des budgets, la majorité des élus du peuple ont apprécié les résolutions. La commission a refusé ces amendements arguant du fait qu'un processus de modernisation de la gestion des budgets est en cours ainsi que la loi relative au règlement budgétaire prévue pour 2008. Ce n'est pas tout. L'amendement relatif au prix de référence du baril de pétrole n'a pu être maintenu également. La porte-parole du PT n'a pas mâché ses mots pour défendre fortement sa proposition. Tout en rappelant l'embellie financière et la croissance économique, Louisa Hanoune dira: «Il n'y a aucun motif qui justifie le maintien du prix de référence du baril à 19 dollars». Celle-ci n'était en aucun cas convaincue par les réponses de la commission qui remet en cause l'instabilité du marché pétrolier. Mme Hanoune reste persuadée que même si les prix du pétrole chutent, ils ne tomberont pas au-dessous de 10 dollars. Cette proposition n'a pas été soutenue par les formations majoritaires à l'Assemblée, telles que le RND et FLN. Il y a lieu de rappeler que l'élaboration de la loi de finances avec pour base un prix de référence de 19 dollars, a été fortement critiquée il y a à peine une semaine par les locataires de l'APN.