La célébration de dates qui ont marqué l'histoire d'un pays donne l'opportunité d'évaluer les relations politiques, économiques qui le lient à ses partenaires. C'est le cas de celle qu'ont en partage l'Algérie et la Corée du Sud qui a procédé à l'ouverture de la 9e édition de sa semaine culturelle, «Semaine de la Corée» (8-21 octobre), mardi à Alger, puis commémoré sa fête nationale jeudi. Une coopération discrète, efficace et prometteuse. L'ambassadeur de la République de Corée à Alger, You Ki-Jun, avait estimé le 5 juin dernier que le premier Sommet Afrique-Corée (4 et 5 juin à Séoul) devrait renforcer davantage la coopération bilatérale avec l'Algérie, rappelant que l'Algérie est le seul pays africain à entretenir un partenariat stratégique bilatéral avec la République de Corée affirmant que son pays avait approfondi sa coopération dans divers domaines avec l'Algérie. En termes de sécurité, l'Algérie et la Corée, sont membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2024-2025, et entendent jouer un rôle constructif en contribuant à la paix et à la sécurité internationales, avait-il souligné. Concernant la coopération économique, le bureau de l'Agence coréenne de promotion des investissements et du commerce (Kotra) à Alger, doit jouer un rôle de premier plan dans les potentiels partenariats entre les entreprises algériennes et coréennes. Il a entre autres pour mission de soutenir la production locale, ainsi que l'entrée des entreprises coréennes en Algérie. Quant au volume des échanges commerciaux bilatéraux, il affichait un montant de 3,6 milliards de dollars en 2022 et de 3,4 milliards de dollars en 2023. Sur le plan de l'industrie automobile, il faut souligner le retour de «Daewoo » pour les véhicules utilitaires qui est revenu sur le marché algérien en mars de cette année, tandis que d'autres sociétés continuent d'envisager des investissements à l'instar de « Samsung Electronics » qui a mis en place un système de production locale en collaboration avec la Société nationale Sinova. La présence sud-coréenne en Algérie remonte cependant à plus loin. Pour les Algériens, elle est symbolisée par la présence du constructeur automobile Daewoo. La première voiture asiatique qui a fait son entrée sur le marché algérien porte son logo. 11e puissance économique mondiale, aujourd'hui, la Corée du Sud y est omniprésente à travers ses marques de renommée internationale, que cela soit dans la téléphonie mobile ou les produits électroménagers. Des domaines où la concurrence est rude et où les places sont extrêmement chères. Le positionnement de la Corée du Sud en Algérie est le fruit d'un long cheminement. D'un processus de développement qui lui a permis de faire un bond spectaculaire de croissance et d'intégration qui l'ont propulsée aux premières loges de l'économie mondiale actuelle. Alors que dans les années 1960 son produit intérieur brut par habitant était comparable à celui des pays les moins développés, voire les plus pauvres de l'Afrique et de l'Asie. Il est vrai aussi qu'en ayant comme soutien, sur les plans économique et militaire les Etats-Unis, la Corée du Sud ne pouvait trouver de meilleure rampe de lancement pour jouer dans la cour des grands. Quel a été le secret de cette extraordinaire réussite? Ce boom exceptionnel est dû essentiellement à l'incitation de l'importation de matières premières et de technologie aux dépens des biens de consommation et à l'encouragement de l'épargne et l'investissement, au détriment de la consommation. Il s'explique aussi par une très importante quantité de travail demandée aux ouvriers. En 1980, la semaine de travail d'un ouvrier sud-coréen est la plus longue dans le monde entier. Toute une révolution à laquelle le pays du Matin Calme peut servir d'école.