L'Algérie ambitionne de jouer dans la cour des grands, de rejoindre le cercle des pays émergents. Elle doit donc choisir ses «sparring-partners». C'est comme pour un boxeur qui prétend à une couronne mondiale ou à un titre continental. C'est en se frottant aux meilleurs que l'on s'affûte, que l'on devient compétitif, que l'on se donne les moyens d'atteindre son objectif. Ceci est aussi valable pour le domaine économique. Et en ce sens, l'Inde dont la présidente se trouve sur notre sol depuis hier, dans le cadre d'une visite officielle de trois jours, représente un partenaire de premier choix. D'autant plus que le président de la République a annoncé la couleur: son second mandat sera économique par excellence. La Ve puissance économique mondiale qui affiche un produit intérieur brut (PIB) avoisinant les 4000 milliards de dollars, représente donc une opportunité toute indiquée. Un statut qui n'est pas tombé du ciel. Pays le plus peuplé du monde depuis avril 2023 avec une population de 1,4286 milliard d'habitants, l'Inde a des frontières communes avec le Pakistan au nord-ouest, la Chine au nord et à l'est-nord-est, le Népal au nord-est, le Bhoutan, le Bangladesh et la Birmanie à l'est-nord-est. Sur l'océan Indien, l'Inde est à proximité des Maldives au sud-sud-ouest, du Sri Lanka au sud et de l'Indonésie au sud-est. Sa croissance économique pointait parmi les plus faibles d'Asie à partir de son indépendance en 1947. Son décollage économique, plutôt lent ne s'esquissera qu'à partir des années 1980 avant de s'accélérer depuis les grandes réformes entreprises à partir de 1991 sous le mandat du Premier ministre Narasimha Rao et son ministre des Finances, Manmohan Singh, qui sera Premier ministre entre 2004 et 2014. Ces réformes sont adoptées en réaction à une crise monétaire et à un déficit commercial important. Elles incluent la libéralisation des investissements étrangers, des réductions significatives des tarifs douaniers, la modernisation du secteur financier, et des ajustements dans les politiques monétaires et fiscales. Le secteur public a cédé la place à des groupes privés de toute taille qui s'appuient sur la vieille tradition des castes marchandes et d'entrepreneurs. Le processus de réforme a eu quelques effets bénéfiques sur l'économie indienne, y compris des taux de croissance plus élevés, la baisse de l'inflation, et l'augmentation des investissements étrangers. Le déficit commercial a été réduit à 1% en 2002-2003. Depuis 1991, la croissance indienne a été en moyenne de 5%, atteignant un record de 8,4% en 2004. Depuis, le rythme de la croissance économique s'est accéléré: 9,6% en 2007, 8,7% en 2008 malgré la crise économique. Le gouvernement indien, soutenu par la Bolivie, le Venezuela et Cuba, a refusé de signer l'accord sur la «Facilitation des échanges» de l'OMC en juillet 2014, préférant protéger les petits agriculteurs locaux et la sécurité alimentaire du pays. En 2015, la croissance économique de l'Inde s'accélère. Son PIB au 4e trimestre affiche 7,3%, soit une des plus fortes croissances parmi toutes les économies mondiales. Les secteurs de la production et des services ont contribué à cette croissance. L'Inde passe alors devant la Chine qui affiche ainsi une hausse de 6,9% du PIB réel. Près de 80% du marché du travail est informel. En 2016, l'Inde, qui réalise 71 milliards d'échanges commerciaux avec l'Afrique souhaite intensifier sa présence sur le continent africain, notamment en ce qui concerne ses ressources énergétiques. En comparaison, la Chine a réalisé 200 milliards de dollars d'échanges. Sur le plan politique, l'organisation des institutions politiques de l'Inde découle en grande partie des institutions introduites lors de la colonisation britannique, auxquelles se mêlent des caractéristiques propres. Ainsi, l'Inde est une République fédérale qui combine un système parlementaire fondé sur le suffrage universel et l'existence de droits particuliers pour certaines castes. Selon sa Constitution, l'Inde est «une République souveraine, socialiste, laïque, démocratique». Elle a hérité du système parlementaire britannique dans lequel le chef d'Etat n'exerce qu'un rôle cérémonial et l'essentiel du pouvoir exécutif est exercé par le chef du gouvernement, responsable devant la chambre basse du Parlement. Comme les Etats-Unis, l'Inde a adopté un système fédéral de gouvernement. Cependant, le gouvernement central y exerce un plus grand contrôle sur les Etats fédérés. Le Parlement indien est composé de deux chambres: la Lok Sabha ou Chambre du Peuple, élue au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, et la Rajya Sabha ou Conseil des Etats, élue au suffrage indirect et renouvelée par tiers tous les deux ans.