Un géant économique qui gagne en fiabilité, technologie et surtout en coûts. Le chef de l'Etat entame aujourd'hui une visite officielle de deux jours en Chine, à l'invitation de son homologue Hu Jintao. Si les relations commerciales sino-africaines en général et algéro-chinoises en particulier, sont appelées à être plus performantes, il n'en demeure pas moins qu'elles doivent, comme l'a souligné M.Bouteflika, samedi dernier, à Pékin dans son allocution lors du dialogue de haut niveau consacré à la coopération économique entre la Chine et les pays africains, «s'intégrer dans une perspective plus large pour devenir un facteur de développement». Elle peut se traduire par un investissement plus agressif dans les domaines de l'agriculture, les infrastructures, l'énergie, les nouvelles technologies...Cette perspective de coopération devra aussi «s'accompagner d'un transfert de technologies, de capitaux et know how» que les entreprises chinoises sont en mesure d'offrir. En attendant une concrétisation meilleure de ces aspirations, la coopération Sud-Sud s'illustre en Algérie par un regain de la présence chinoise dans nombre de secteurs dont celui des relations commerciales. Ainsi, la Chine occupe une place non négligeable dans les importations algériennes. En pourvoyant l'Algérie de 720 millions de dollars d'exportations, soit 7% des achats extérieurs du pays pour le seul 1er semestre 2006, la Chine se place à un rang dominant pour la période citée en devenant le 3e fournisseur du pays après la France et l'Italie. Selon, le Cnis (Centre national d'information et des statistiques), les importations provenant de ce géant économique d'Asie ont connu une évolution régulière pour passer de 915 millions de dollars en 2004 à 1,3 milliard de dollars en 2005. Les importations algériennes de Chine se développent dans la diversité de ces produits qui embrasse l'article scolaire, la chaussure, la confection, les jouets, l'outillage, l'appareillage individuel, les produits manufacturés. Parallèlement, elle parvient à placer sa technologie «grand public» au risque de gêner les fournisseurs traditionnels de l'Algérie que sont, outre la France, l'Italie ou les USA. En effet, les équipements électroménagers attirent par exemple de plus en plus le consommateur algérien par rapport à d'autres labels de référence, du point de vue faiblesse des prix. De leur côté, les équipements et machines industrielles ne sont pas en reste et font une entrée remarquable sur le marché national. Avec l'implantation programmée d'usines de montage, les véhicules particuliers, de transport collectif, camions, engins de travaux publics et tracteurs agricoles, vont occuper une place prépondérante dans les fournitures made in China. Les importants marchés fournisseurs d'équipements de télécommunication conclus, notamment avec les opérateurs de téléphonie fixe, Algérie Télécom et Lacom, viennent, si besoin est, confirmer le signe d'avancée technologique fulgurante atteinte par la Chine dont le commerce extérieur a progressé trois fois plus vite que le commerce international entre 1990 et 2003.