Le Pentagone a annoncé jeudi que les Etats-Unis avaient doublé leurs effectifs militaires ces derniers mois en Syrie officiellement dans le cadre des opérations contre le groupe EI, dont des cellules dormantes subsistent dans les régions désertiques, les portant à environ 2 000 personnes. La majorité des troupes américaines est basée dans les zones pétrolières du pays, sous contrôle des Kurdes. Les FDS ont accusé les groupes soutenus par Ankara de se préparer à lancer l'assaut sur la ville de Kobané. Cette ville à majorité kurde avait été érigée en symbole de la lutte contre les jihadistes qui y avaient connu leur première défaite avant d'être définitivement vaincus en 2019. Mardi, Mazloum Abdi, le chef des FDS, a proposé la création d'une «zone démilitarisée» à Kobané. Ankara, qui en plus des groupes proturcs dispose de 16 000 à 18 000 soldats sur le sol syrien, selon un responsable turc, dit que son armée se tiendra prête pour une possible opération à l'«est de l'Euphrate» tant que les combattants kurdes du nord de la Syrie ne «déposeront» pas les armes. Le chef de la diplomatie turque a toutefois jugé que l'armée d'Ankara n'aurait aucune raison d'intervenir si le nouveau pouvoir à Damas «s'occupait correctement de ce problème». Entre 2016 et 2019, la Turquie a lancé trois offensives dans le nord de la Syrie contre les Unités de protection du peuple kurde (YPG), l'épine dorsale des FDS, et Ankara tient depuis sous son contrôle deux vastes zones frontalières du côté syrien. Les Kurdes syriens ont effectué plusieurs gestes d'ouverture en direction des nouvelles autorités qui ont pris le pouvoir à Damas, craignant pour leur autonomie limitée acquise de haute lutte dans le nord-est de la Syrie. Ils ont adopté le drapeau syrien de l'indépendance, qui flotte désormais dans la capitale. Mercredi, l'administration semi-autonome kurde a annoncé qu'elle abolissait les droits de douane et autres taxes entre les zones qu'elle contrôle et le reste de la Syrie. Le chef militaire de HTS, Mourhaf Abou Qasra, connu sous son nom de guerre d'Abou Hassan al-Hamwi, a affirmé mardi que le nouveau pouvoir voulait étendre son autorité sur les zones kurdes et qu'il ne reconnaissait pas «le fédéralisme». Il a ajouté que «la région que contrôlent actuellement les FDS sera intégrée à la nouvelle administration du pays».