La principale source de statistiques européenne Eurostat a dévoilé, ces derniers jours, que l'Algérie vient de grimper à la première place, en termes de fourniture de gaz à l'UE. Les données, reprises par l'agence Novosti puis Russia Today, ont indiqué que la part des exportations de gaz algérien destiné à l'Europe a fait une montée remarquable après une augmentation de 1,1 milliard, en septembre dernier, à 1,3 milliard euros en octobre. Cette augmentation a décalé la Russie au deuxième rang des exportateurs de gaz vers l'UE. Ainsi, la part de l'Algérie est passée à 23,7%, avec un montant de 1,4 milliard d'euros. Les exportations de gaz russe vers l'UE se sont rétrécies de 6% en revenant à 21,2% du total pendant que les Etats-Unis ont occupé la troisième place avec 1,2 milliard d'euros. Ils sont suivis par la Norvège, Trinidad puis Azerbaïdjan. Ces changements s'expliquent par le conflit en Ukraine qui a contraint l'UE à diversifier ses sources d'approvisionnement en énergie et de sa demande qui a augmenté de 5% pour atteindre un chiffre de 6,15 milliards d'euros. En Afrique, l'Algérie occupe la première place en termes de capacité de production (25,5 millions de tonnes/ an), devançant le Nigeria (22,2 millions de tonnes/an) et l'Egypte (12,2 millions de tonnes/an). Selon le rapport de l'Union internationale du gaz (UIG), publié en février 2024, l'Algérie occupe le 7? rang mondial. Ainsi, le pays continue de renforcer sa présence sur le marché mondial, comme le témoignent ses exportations en 2023, notamment vers la Turquie (4,29 millions de tonnes) et la France (3,20 millions de tonnes) et le retour de l'Espagne sur le marché algérien. Une vraie performance Cette performance s'explique par les gazoducs Medgaz et Transmed qui relient l'Algérie respectivement à l'Espagne et à l'Italie, en constituant ainsi des liens vitaux d'approvisionnement pour l'Europe. La hausse de la production locale s'est faite par des investissements massifs. Le projet Boosting Hassi R'mel qui constitue le plus grand gisement de gaz a été boosté pour lui donner une nouvelle dynamique. Comme il y a une volonté algérienne à doubler la production de gaz d'ici 2028. De plus, l'Algérie se distingue par la production de gaz naturel liquéfié (GNL) en constante progression. Comme elle consolide sa position stratégique sur le marché énergétique européen. En octobre 2024, elle a confirmé son rôle de leader en tant que fournisseur principal de gaz naturel pour l'Espagne, en couvrant plus de la moitié de ses importations totales. En atteignant un taux de 53% des importations de gaz naturel en Espagne, l'Algérie dépasse ses concurrents. Par ailleurs, cette performance s'inscrit dans une dynamique plus large de «renouement des liens commerciaux» entre les deux pays, suite à plusieurs mois de restrictions et tensions. En effet, la Banque d'Algérie a récemment levé le gel sur les domiciliations bancaires pour les opérations d'import-export entre l'Espagne et l'Algérie. Par ailleurs, l'Algérie contribue de manière significative à la sécurité énergétique de l'Espagne. De plus, ce pays dépend de l'approvisionnement en gaz naturel algérien pour compléter ses besoins domestiques et industriels. En effet, les exportations d'Algérie vers l'Espagne en octobre 2024 s'élèvent à 13 754 gigawatts-heure (GWh) dont 10 296 GWh transité en gaz naturel direct via le pipeline Medgaz et 3 458 GWh envoyés sous forme de Gaz naturel liquéfié (GNL). Dans le cumul annuel, selon les données extraites du bulletin statistique d'Enagas, l'Algérie a fourni 37,9% du gaz naturel importé par l'Espagne au cours des 9 premiers mois de l'année 2024. L'Algérie détient ainsi une grande part de marché, confirmant sa place centrale dans le panorama énergétique espagnol. Comme il y eu 15 découvertes de gaz récentes et le projet de pipeline transsaharien, reliant le Nigeria à l'Algérie via le Niger, qui revêt une grande importance dans l'augmentation du marché du gaz destiné à l'Europe qui avance. La capacité de production de GNL dans le monde a augmenté à 483,1 millions de tonnes/an jusqu'à fin février 2024, tandis que l'utilisation moyenne de la capacité de production exploitée était d'environ 88,7% l'année dernière, en légère baisse par rapport à 2022 (89%), rappelle-t-on. Le GNL en hausse Par ailleurs, l'Algérie a enregistré une augmentation de son volume d'exportation de GNL en fin 2023, avec 2,88 millions de tonnes supplémentaires par rapport à 2022, portant ainsi ses exportations totales à 13 millions de tonnes, avec une part de marché estimée à 3%, la plaçant au 7e rang mondial. Le rapport est également revenu sur les principaux flux de commerce de GNL entre les régions en 2023, classant les échanges entre l'Algérie et la Turquie (4,29 millions de tonnes) et de l'Algérie vers la France (3,20 millions de tonnes) comme les premiers et troisièmes plus grands échanges de GNL en Afrique et en Europe respectivement. Parmi les clients potentiels de GNL algérien figure en tête de liste l'Italie, suivie de l'Espagne, de la Turquie puis de la Grèce. Viennent ensuite d'autres clients comme la Grande-Bretagne, le Portugal, la France, la Chine et la Slovénie. Cette diversification, qui est appelée à s'étendre à d'autres pays, permet à l'Algérie d'ouvrir d'autres horizons d'investissements dans d'autres créneaux comme c'est le cas de le dire à présent. Les ressources minières ne sont pas pérennes. D'où l'attention accordée, par les autorités, à d'autres sources de revenus, par la diversification du marché international des exportations. La Foire de la production nationale, ouverte depuis jeudi, devrait répondre de manière plus explicite sur les capacités que peut proposer l'Algérie dans la diversification de ses productions hors hydrocarbures à moyen et long terme.