Cinq SPA seront créées, tandis que le recours à la gestion déléguée avec des partenaires étrangers n'est pas exclu. Désormais, les grands complexes, hydrauliques seront dirigés par des entités autonomes. La mise sur pied de ces Sociétés par actions (SPA), effet direct de la filialisation de l'Algérienne des eaux et l'Anbt (Agence nationale des barrages et des transferts), permettra de mieux administrer les cinq grandes infrastructures du secteur. C'est un projet en gestation depuis quelque temps, qui commence à prendre corps. Le ministre des Ressources en eau a exposé, mercredi soir en conseil de gouvernement, sa nouvelle stratégie de gestion. L'opération touchera, a priori, les cinq grandes infrastructures hydrauliques du pays. Il s'agit du Beni Haroun, du MAO (transfert Mostaganem-Arzew-Oran), du Koudiat Acerdoune, du Taksebt et du grand transfert In Salah/Tamanrasset. Ces méga-ouvrages totalisent une capacité d'emmagasinage de l'ordre de 2 milliards de m3. C'est ici qu'intervient le facteur gestion. La consistance physique de ces aménagements, composés de plusieurs ouvrages de mobilisation, de traitement et d'adduction, impose un modèle de gestion des plus performants. Les cinq SPA, nées de la fusion Anbt-ADE, sont totalement mobilisées pour l'exploitation et l'entretien des ouvrages et systèmes. La cagnotte destinée à la réalisation des cinq complexes étant très lourde, il n'est plus admissible, d'après le ministre, de fermer les yeux sur le virus nommé «mauvaise gestion». Les cinq infrastructures hydrauliques consommeront près de 500 milliards de dinars. La filialisation se fera de manière progressive. La mission que s'assigne l'Etat algérien est de garantir la stabilité financière des organismes gestionnaires, en attendant l'atteinte de l'équilibre à l'horizon 2012. Le choix de ce mode d'emploi n'est, en fin de compte, qu'un début d'une grosse besogne. D'autres mesures accompagneront la mise en place de cette filialisation. Il est question, entre autres, de faire appel à des conseils de renommée internationale pour l'élaboration des cahiers des charges des futures SPA et leur fonctionnement. Ceci tend à prendre en charge la contrainte du cloisonnement public de leur environnement économique (actionnariat et clientèle). Il s'agit également d'établir des comparatifs réguliers entre les performances des futures SPA et celles de l'Anbt et de l'ADE en matière de gestion et d'exploitation. La finalité étant d'avoir une meilleure évaluation de la pertinence du choix de filialisation. Abdelmalek Sellal n'a pas exclu du processus le recours au partenariat international pour la gestion déléguée de ce type de grands aménagements, mais possiblement aussi de l'ensemble du parc des ouvrages de mobilisation d'eau. «Ce n'est pas une privatisation ni une cession», avait précisé le ministre. La complexité des procédés d'exploitation et de maintenance de ces grands systèmes exigent de faire appel à la compétence et l'expérience étrangères. A cela s'ajoute la nécessité d'assurer la durabilité de ces importantes infrastructures et d'en maximiser le rendement. En somme, mieux gérer, c'est gagner un pari sûr, mais s'enliser dans le laisser-aller, c'est perdre la bataille d'avance.