La situation au Soudan est en train de connaître un changement significatif sur le plan sécuritaire et politique. L'armée soudanaise a déclaré « avoir lancé samedi, avec des groupes alliés, une offensive sur Wad Madani et pénétré dans cette ville clé du centre du pays, aux mains des paramilitaires depuis plus d'un an », souligne-t-on. L'armée a annoncé dans un communiqué qu'elle félicite « le peuple soudanais pour l'entrée de nos forces dans la ville de Wad Madani ce matin », précise-t-on. Dans le même sillage, l'armée soudanaise a partagé sur les réseaux sociaux une vidéo qui « montre des combattants affirmant être à l'intérieur de la ville. Les images semblent avoir été tournées sur le côté ouest du pont Hantoub, dans le nord de Wad Madani », a affirmé le bureau du ministère soudanais de l'Information, Khalid al-Aiser. La presse locale a rapporté que « plusieurs villes du pays étaient contrôlées par l'armée. Des témoins ont rapporté que des dizaines de personnes étaient descendues dans les rues pour fêter cette avancée. Dans une zone contrôlée par l'armée à Oumdurman, une ville collée à Khartoum et située à 200 kilomètres au nord de Wad Madani, des habitants ont scandé ''une armée, un peuple'' », a-t-on souligné. Dans un autre registre, les paramilitaires ont annoncé « avoir perdu une importante capitale provinciale ». Les médias soudanais ont affirmé que « le chef des paramilitaires soudanais a annoncé samedi que ses troupes avaient perdu Wad Madani, la capitale de l'Etat d'Al-Jazira, dans le centre du Soudan, où l'armée a affirmé avoir pénétré », mentionne-t-on. Dans un message audio adressé à ses combattants et au peuple soudanais, le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo, a promis de « reconquérir toute la ville que ses troupes tenaient depuis plus d'un an. Aujourd'hui nous avons perdu une manche, nous n'avons pas perdu la bataille », a-t-il dit. Il faut signaler que Washington a formellement accusé mardi les FSR d'avoir commis un « génocide » au Soudan selon le communiqué qui a été publié par le secrétariat d'Etat américain aux Affaires étrangères. Les services humanitaires des Nations unies ont enregistré que « la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine », et d'ajouter « l'ONU a décrit la situation au Soudan comme la plus grande crise de déplacement de population au monde et l'une des pires crises humanitaires de mémoire récente », affirme-t-on. Dans le même registre, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a souligné que « cette semaine 3,2 millions d'enfants de moins de cinq ans risquaient de souffrir de malnutrition aiguë en 2025 », précise-t-on. L'ONU a rapporté que « La guerre a provoqué également la plus grande crise de déplacement de population au monde, forçant plus de 14 millions de personnes, soit environ 30 % de la population, à quitter leur foyer. On estime que 3,2 millions de personnes ont fui vers les pays voisins, notamment le Tchad, l'Egypte et le Soudan du Sud », a affirmé l'ONU. Le conflit armé a causé une dégradation totale de la situation sur le plan humanitaire au Soudan. On enregistre selon des agences de l'ONU s'appuyant sur un récent rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC) que : « Sans un accès humanitaire immédiat et sans entrave facilitant une intensification significative de la réponse multisectorielle, la malnutrition risque de s'aggraver dans ces zones », a mentionné Mme Hinds. Le rapport des Nations unies a décrit la situation comme la plus grande crise de déplacement de population au monde. Le Soudan est face à un défi colossal pour reprendre la vie ordinaire et rompre avec le statu quo fait de la guerre et des conflits. Il doit conjuguer les efforts pour effacer toutes les traces de cette guerre fratricide et entamer le processus de développement économique et social comme seul moyen à même de replacer le Soudan dans la voie de la croissance et la stabilité.