À l'occasion de la commémoration de l'anniversaire de la naissance de Matoub Lounès, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a abrité samedi de nombreuses activités culturelles. C'est à l'initiative de la direction de la Culture et des Arts de la wilaya de Tizi Ouzou que cet artiste, exceptionnel et unique à tout point de vue, a eu droit à de vibrants hommages. Ainsi, la salle de théâtre de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri a abrité de nombreuses prestations dans l'après-midi de samedi, toutes inspirées de l'œuvre musicale et poétique de Matoub Lounès, né le 24 janvier 1956 au village Taourirt Moussa et assassiné le 25 juin 1998 à Tala Bounane. Ce sont les différents ateliers de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri qui ont exécuté avec brio lesdits spectacles dédiés au regretté Rebelle. Les musiciens de la Maison de la culture tous jeunes, voire très jeunes, ont su conférer un nouveau souffle à des chansons mythiques de Matoub Lounès. Des montages musicaux ont été opérés sur les mélodies des plus belles chansons de Matoub et le résultat a été on ne peut plus admirable. Les jeunes talents qui ont appris la musique dans le cadre des ateliers de la Maison de la culture se sont succédé sur scène pour interpréter chacun à sa manière, une ou plusieurs chansons de Matoub Lounès, alors que d'autres ont déclamé d'émouvants poèmes dédiés à l'âme de l'artiste et militant assassiné alors qu'il n'était âgé que de 42 ans. Parmi les chansons du Rebelle reprise à cette occasion, on peut citer Yehwayam, titre dédié à l'émancipation de la femme contenue dans l'album posthume de Matoub Lounès, édité quelques jours après son assassinat. Il y a eu aussi Ayaqchich aâjel ghiwel où Matoub chante la douleur de l'exilé et son amour de sa terre natale. C'est une chanson émouvante ayant bercé de nombreuses générations de mélomanes et continuant encore à séduire les nouvelles vagues de moins jeunes. Ma ruhegh ur debrinegh ara est un titre de Matoub interprété avec brio par les jeunes talents de la Maison de la culture de Tizi Ouzou lors de ce vibrant hommage qui s'est déroulé face à un public constitué de toutes les tranches d'âge, mais particulièrement marqué par une prédominance de jeunes filles et de jeunes garçons. Ce qui prouve que le flambeau est désormais transmis et que le sacrifice de Matoub Lounès n'a pas été vain. Mais le moment le plus fort du spectacle en question a été celui du montage poétique d'œuvres de Matoub avec un fond théâtral. Le metteur en scène a choisi d'extraire des vers de divers poèmes de Matoub, de les agencer impeccablement et de manière harmonieuse pour en tirer une sorte de dialogue théâtral. Un spectacle qui a résumé parfaitement plusieurs pans de la production poétique de Matoub Lounès qui se décline sous plus de 200 poèmes. Les comédiens ayant exécuté ce tour de poésie théâtralisée ont beaucoup de talent. Ils ont pu injecter une forte charge émotionnelle à leurs démonstrations à tel point que certains passages pouvaient faire facilement couler des larmes aux âmes sensibles. C'était le cas notamment, lors de l'extrait de la chanson d'amour intitulé «Tarewla» (La fuite) et où le poète conjure sa bien-aimée de prendre la poudre d'escampette avant qu'il ne soit trop tard et que sa jeunesse se fane. À l'occasion du même événement, le siège de la Fondation Matoub-Lounès au village Taourit Moussa a reçu la visite de nombreux fans et admirateurs du poète. Ces derniers ont pris part à une cérémonie de recueillement sur sa tombe ainsi qu'à un hommage qui s'est déroulé dans une ambiance familiale et fraternelle.