Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et le nouveau secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, ont discuté, hier, au téléphone des questions d'intérêt commun et de l'actualité brûlante du moment. L'appel téléphonique du secrétaire d'Etat américain à Ahmed Attaf a permis aux deux hommes de renouveler leur volonté commune d'«unir leurs efforts pour consolider la coopération bilatérale dans des domaines prioritaires tels que la défense, l'énergie, l'agriculture, ainsi que la science et la technologie», rapporte un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette communication téléphonique intervient quelques jours seulement après l'audience accordée par le président Tebboune au commandant d'Africom, le général d'armée, Michael Langley. Ces deux séquences importantes dans les relations bilatérales témoignent du respect mutuel entre Alger et Washington et des rapports privilégiés qu'entretiennent l'Algérie et les Etats-Unis. Etant donné le rôle reconnu de l'Algérie sur le plan diplomatique et géopolitique, tant au sein du monde arabe qu'au niveau régional et continental, les deux parties n'ont pas manqué de saluer «la dynamique positive observée dans les relations algéro-américaines». Dans les rapports qu'entretiennent les deux pays, l'Algérie et les Etats-Unis n'ont jamais cessé de se parler. Les USA ont leur propre vision du monde, mais ne l'ont jamais imposée à l'Algérie. Les deux pays se rencontrent sur certaines questions et divergent sur d'autres. Mais n'ont jamais rompu le dialogue, ces cinquante dernières années. C'est dans cette optique que la situation prévalant dans de nombreuses régions du monde, en particulier au Proche et au Moyen-Orient, a été abordée par les deux chefs des diplomaties algérienne et américaine. Ainsi, «les développements au Moyen-Orient» ont été discutés à l'aune de la trêve qu'Alger et Washington entendent œuvrer à préserver. Les deux responsables ont exprimé leur engagement à poursuivre le travail de coordination «au sein du Conseil de sécurité des Nations unies afin de consolider l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza et d'assurer sa pérennité», souligne la même source. Les discussions ont également porté sur la situation politique au Liban et en Syrie, deux pays qui pansent encore leurs blessures. À ce propos, Ahmed Attaf et Marco Rubio ont convenu «d'accompagner la Syrie et le Liban vers la sécurité, la stabilité et la préservation de leur souveraineté et de leur unité nationales», lit-on dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ce n'est pas une première en soi, si l'on prend en considération le caractère spécial des liens qui unissent les deux pays à travers l'histoire jusqu'à nos jours. L'Algérie, qui n'a jamais failli à ses engagements, a été aux côtés des Américains lors de la prise d'otages de cinquante diplomates en 1979 et leur libération, grâce à ses efforts diplomatiques en 1981. L'Algérie et les Etats-Unis, c'est également un long chapitre de coopération économique touchant à divers secteurs d'activités. Cet échange visiblement fructueux, premier du genre depuis le retour aux affaires de Donald Trump à la tête des Etats-Unis d'Amérique, intervient dans un contexte où la diplomatie algérienne se fait remarquer sur le plan international et continental, notamment au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, qu'elle préside en ce mois de janvier. L'Algérie, respectueuse des lois et de la légitimité internationales, reste constante dans ses positions et ses approches diplomatiques, caractérisées par ce dogme du non-alignement politique et historique.