Le Mouvement el-Binaa, présidé par Abdelkader Bengrina s'est prononcé sur les dernières déclarations et positions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le Mouvement el-Binaa a fait une lecture pragmatique et réaliste de l'approche présidentielle sur les questions stratégiques qui engagent l'Etat algérien au plan national et international. Le dernier communiqué du Mouvement el-Binaa s'aligne sur les mêmes positions que celles de la majorité présidentielle dont le discours est plus « nationaliste », loin de la « texture » classique teintée de sémantique islamiste. Dans ce sens, le Mouvement el-Binaa a salué le président de la République pour « avoir mis en avant les positions fortes et franches de l'Algérie sur de nombreuses questions d'actualité nationale, régionale et internationale, ce qui reflète sa présence diplomatique efficace », et d'ajouter « le Mouvement el-Binaa soutient totalement la position nationale représentée par le président de la République dans le dossier des relations algéro-françaises… et aux tentatives de certaines parties de faire pression sur ces relations à travers la vision coloniale et la violence coloniale exprimées par des forces politiques qui ne savent survivre qu'à l'ombre des conflits qui affectent la paix et la sécurité régionales, loin même des intérêts de la nation française », lit-on dans le communiqué. Plus claire encore et d'une manière plus nuancée, le Mouvement el-Binaa a souligné que « la position nationale renouvelée de l'Algérie sur le chemin qu'elle poursuit pour établir l'Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale, cet Etat au titre duquel l'Algérie s'est prononcée qu'elle est avec la Palestine, qu'elle soit l'oppresseur ou l'opprimé, et que la Palestine est notre première cause, en fait, une cause nationale », et d'ajouter « nous constatons avec regret et mécontentement face à certaines positions hâtives et calculées de leurs propriétaires, qui expriment une lecture peut-être superficielle et peut-être hâtive de ce qui a été affirmé dans la déclaration du président de la République, parfois basée sur des jugements préconçus et influencée par une propagande médiatique hostile pour mettre en doute nos positions honorables et semer la division dans nos rangs nationaux unifiés, des lectures qui n'ont aucun fondement dans la vérité », a-t-il soutenu. « C'est là où la nuance a été faite et qu'elle s'est exprimée de façon claire et nette en optant pour une approche différente » de son précédent Mouvement dans lequel il a évolué pendant des décennies, le MSP en l'occurrence. Le Mouvement el-Binaa a montré une ligne de conduite politique et une lecture de la situation du pays et ses rapports avec les enjeux nationaux et internationaux bien différentes et très proches de la démarche de la majorité présidentielle dominée par un discours « nationaliste » et conservateur, dépouillé de sémantique islamiste. Abdelkader Bengrina semble avoir réussi à faire de son Mouvement el-Binaa un véritable rival de son ancien Mouvement dont il faisait partie de ses fondateurs, le MSP en l'occurrence y compris sur des questions qui étaient considérées comme une sorte de tabou politique qu'il ne fallait pas franchir. La démarcation du président du Mouvement el-Binaa par rapport à l'héritage du MSP au plan politique et doctrinal est un cas d'école, surtout que cela se déroule dans un contexte politique peu reluisant pour la mouvance islamiste qui vit un sale temps de par son histoire. Le dernier communiqué de Mouvement el-Binaa est plus qu'édifiant en matière de clarté sur les questions cruciales qui touchent aux positions de principe et stratégiques de l'Algérie. Le Mouvement el-Binaa s'est démarqué clairement en apportant un soutien sans ambages aux dernières sorties médiatiques du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.