Les chefs d'Etat des pays de l'Afrique australe et de l'Est ont pris des décisions concrètes lors de la dernière réunion de leur Sommet qui s'est déroulé en Tanzanie afin de mettre un terme à la situation de guerre qui prévaut en RDC. Les dirigeants en question ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat dans l'Est de la RDC où les combats se poursuivent entre l'armée congolaise et le groupe armé M23 et ses alliés rwandais, qui ne cessent de gagner du terrain », précise une source locale. Il faut rappeler que les chefs des forces de défense des huit pays membres de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) et des seize pays membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (Sadc) ont eu à décider à se « réunir dans les cinq jours et de fournir des directives techniques sur un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », selon le porte-parole du Sommet. Dans le même registre, le communiqué final a souligné que « Le sommet conjoint a réaffirmé la solidarité et l'engagement inébranlable de continuer à soutenir la RDC dans ses efforts de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale », précise-t-on. Selon les participants, le Sommet a comme mission de trouver « une issue au conflit qui déchire l'Est de la République démocratique du Congo depuis plus de trois ans et s'est accéléré ces dernières semaines », a-t-on soutenu. Pour rappel, ce sommet a vu la participation du président rwandais Paul Kagame et, par vidéoconférence, son homologue congolais Félix Tshisekedi. Il faut rappeler aussi que depuis que la crise a vu le jour en 2021 en RDC, une demi-douzaine de « trêves et cessez-le-feu ont été signés, avant d'être systématiquement rompus », rapporte-t-on. Plusieurs observateurs qui suivent avec prudence la situation en RDC, s'accordent à dire que « le sommet a été convoqué après la prise éclair de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, par le groupe armé antigouvernemental M23 («Mouvement du 23 mars») et les troupes rwandaises », ont-ils affirmé. Dans le même sillage, le chef de l'Etat kényan, William Ruto, qui préside actuellement la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est, a déclaré que « Nous appelons toutes les parties à respecter le cessez-le-feu, et plus particulièrement le M23 à cesser toute progression et les forces armées de la RDC à cesser toute mesure de représailles », a-t-il indiqué en ouverture du sommet. Depuis que Goma est tombée entre les mains des rebelles, la situation n'a cessé de connaître une dégradation totale et une aggravation des conditions humaines. Maintenant la crise a pris une tournure gravissime et difficile dans la province du Sud-Kivu. Les médias locaux ont rapporté que «Des affrontements sont en cours samedi à unesoixantaine de km du chef-lieu de la province, Bukavu, selon des sources locales et sécuritaires. La peur et la panique se sont déjà emparées de cette grande ville d'un million d'habitants. Des banques et des écoles ont été fermées. De nombreux habitants ont quitté la ville », affirme-t-on. Selon certaines sources proches du conflit en RDC, le bilan des morts est estimé à près de 3 000. C'est un chiffre qui renseigne sur la gravité de la crise et les dangers qui persistent et qui risquent de connaître une crise humanitaire très importante. Il y a eu plusieurs tentatives de médiation, mais en vain, au vu de la profondeur de la crise et l'entêtement des belligérants. En attendant que les solutions se fassent sentir le plus rapidement possible, les dirigeants des pays de l'Afrique australe ont plaidé « pour une fusion des processus de paix initiés séparément par les deux pays, appelés « processus de Luanda » et « processus de Nairobi » », rappelle-t-on. Ils ont appelé aussi « Les dirigeants à l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les blessés et les morts », indique-t-on. L'Algérie se félicite des conclusions L'Algérie s'est félicitée des conclusions du Sommet conjoint de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et de la Communauté de Développement de l'Afrique australe (Sadc) sur la crise en RD Congo, a indiqué, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines. «L'Algérie se félicite des conclusions du Sommet conjoint de la Communauté de l'Afrique de l'Est et de la Communauté de Développement de l'Afrique australe sur la crise en République Démocratique du Congo», lit-on dans le communiqué. «Elle fait sienne l'appel unanime lancé pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et pour la fin des hostilités militaires à l'est de la RDC», ajoute la même source. Elle salue, en particulier, «l'unification des processus de Nairobi et de Luanda permettant désormais, un traitement global, cohérent et intégré du conflit en RDC». Par ailleurs, «l'Algérie forme le vœu que la voix de la sagesse ayant émergé de ce Sommet conjoint et que le sens de responsabilité ayant caractérisé ses travaux puissent permettre enfin le lancement d'un dialogue sincère et crédible dans le cadre du nouveau processus unifié de Nairobi/Luanda en vue du rétablissement de la paix, de la sécurité et de la stabilité en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs dans son ensemble». «De concert avec les autres représentants africains au sein du Conseil de sécurité, dans le cadre des A3+, l'Algérie se tient disponible à prolonger, à accompagner et à conforter le soutien de la communauté internationale à ce processus unifié visant un règlement pacifique, juste et durable du conflit en RDC», conclut le communiqué.