La FIF-Pro est venue pour le soutenir dans ses légitimes revendications dans un monde gagné par l'argent. L'Algérie ouvre ses portes au syndicalisme du football international. Pour la première fois depuis sa création en 1996, la Fédération internationale des footballeurs professionnels (FIF-Pro) tient un Congrès en Afrique et elle a choisi pour cela notre pays où siège l'un des 44 syndicats qui lui sont affiliés, le Snfpa (Syndicat national des footballeurs professionnels algériens) que préside M.Mourad Mazar. Dans un monde en perpétuel changement, le football a pris des proportions énormes en termes de rentabilité financière. Il est une évidence que, de nos jours, ce sport, véritable phénomène de société, a pris une telle ampleur qu'il a débordé du simple volet sportif dans un créneau où politique, économie et finances font ménage et semblent parfaitement s'en accommoder. Dans un tel scénario, le rôle de l'acteur principal, celui sans lequel un match ne se jouerait pas, ne pouvait plus être relégué à celui du personnage dont l'avis ne doit pas être pris en considération. Nous voulons parler du joueur qui a fait de ce sport son métier et qui, de ce fait, a des droits à faire valoir face aux devoirs qu'il est tenus de respecter. La FIF-Pro est venue pour le soutenir dans ses légitimes revendications qui sont assimilées à celles que ferait n'importe quel travailleur à son employeur. Dans ce registre, l'action à mener en direction du footballeur africain devrait occuper une place prépondérante dans le combat que mène la FIF-Pro depuis sa création. Le football de 2006 n'a plus rien à voir avec celui d'il y a quarante ans, c'est-à-dire à une époque où les joueurs de notre continent à s'expatrier étaient rares. De nos jours, la rareté est, justement, de trouver des clubs, en Europe particulièrement, sans joueurs originaires d'Afrique dans leurs effectifs. Mais tous ces joueurs ne sont pas des Eto'o ou des Drogba qui sont parvenus à se hisser au niveau des meilleurs joueurs de la planète et qui, de ce fait, bénéficient de droits que n'ont pas leurs collègues de moindre niveau. Il n'échappe à personne que le footballeur africain même titulaire à part entière dans un club est moins rétribué que des coéquipiers d'origine européenne dont le statut est celui de remplaçant. Il ne s'agit là que d'un aspect des thèmes qu'aura à développer la FIF-Pro lors du Congrès d'Alger qui se tient à l'hôtel Sheraton. Un FIF-Pro qui a pris de l'ampleur depuis la signature le 2 novembre dernier, à Barcelone, d'une convention la liant à la Fifa. «Nous avons apporté un surplus de légitimité à l'instance du football international par la signature de cette convention, a dit M.Philipe Piat, le président de la FIF-Pro lors d'un point de presse, hier matin. La Fifa souffrait du fait qu'elle était une association de droit privé face à l'hégémonisme grandissant des clubs les plus puissants de la planète. Avec cette convention, elle se sent aujourd'hui mieux soutenue dans le bras de fer qui l'oppose à ces clubs». Le Congrès aura, par ailleurs, à étudier le dossier posé par les problèmes de litiges, celui qui traite de la lutte contre le racisme ainsi que de la lutte contre le dopage. Il devrait, aujourd'hui sortir de sa réunion de deux jours avec une résolution destinée à conforter le joueur africain dans son droit de faire valoir ses revendications dans un monde gagné par l'argent et le phénomène de la «starisation».