La capacité totale installée des énergies nouvelles et renouvelables (EnR) dans le secteur du commerce et de l'industrie (C&I) en Algérie, correspond à 11,39MW. Comparativement à d'autres pays arabes et africains, comme l'Egypte, le Zimbabwe ou l'Afrique du Sud qui est à plus de 4.000 MW, l'Algérie est à la traîne. C'est le constat de la représentante de la société Shams Djazaï, Immène Megnouche qui présentait une communication sur les solutions énergétiques renouvelables pour le secteur économique en Algérie. Pour sa part, le secrétaire d'Etat chargé des énergies renouvelables, Noureddine Yassa, dans une communication lue par son chef de cabinet, a rapporté que l'Algérie est en phase de dépasser les 4.000 mégawatts de puissance énergétique, issue du renouvelable, particulièrement du solaire photovoltaïque. Cette avancée notable, à travers la production imminente de 4.000 MW d'énergie solaire, devra permettre l'économie de l'équivalent de 1,3 million de tonnes de gaz naturel et une réduction significative des émissions de dioxyde de carbone, de l'ordre de 07 millions de tonnes annuel. La déclaration du secrétaire d'Etat a été faite, lors de la journée d'études sur « les solutions photovoltaïques dédiées au secteur économique », organisée hier à Alger par le « Algeria Green Energy Cluster ». Pour Yassaâ, la transition énergétique a déjà commencé avec la mise en branle du Programme National des Energies Renouvelables, visant à produire 15 mégawatts d'ici l'horizon 2035. Cela s'est illustré selon Yassaâ, par le lancement, dernièrement, du programme nation de production des 3.000 mégawatts d'énergie solaire, moyennant la réalisation de 20 nouvelles centrales, d'une capacité variant entre 50 à 300 mégawatts chacune, avec à l'appui un taux d'intégration locale devant atteindre les 35%. Il annoncera, par ailleurs, qu'une centrale solaire d'une capacité de 200 MW sera implantée dans la wilaya de Tindouf dotée d'installations de stockage pour répondre aux besoins de la région et soutenir l'exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet, sans compter les usines de production connexes. Il citera également les programmes d'hybridation des systèmes d'énergie solaire dans les centrales électriques qui seront développées, ainsi que les projets d'énergie solaire au sein de la Compagnie nationale Sonatrach. Pour sa part, « Algeria Green Energy Cluster » a annoncé que « les premiers électrons verts seront injectés d'ici quelques mois ». En termes clairs, la production et ce faisant, la consommation de l'énergie électrique issue de l'énergie solaire photovoltaïque du projet des 3.200 Mw sera effective d'ici quelques mois. Par ailleurs, le lancement du programme des 3.200 MW a été accueilli avec grande satisfaction, de même que le financement par les pouvoirs publics de 3.000 milliards de dinars algériens dans le domaine du renouvelable, permettant « d'instaurer un climat de confiance propice aux entreprises qui, à leur tour, ont procédé à des investissements et à des recrutements ». Le cluster de Green Energy propose le recours à un modèle de gestion et de production de l'énergie vert, dit « décentralisé », afin de relier l'ensemble des petites installations solaires photovoltaïques, plus rentables, économiques et peu coûteuses. Le Cluster a également déploré « la rareté d'installations solaires photovoltaïques destinées au secteur économique (industrie, tertiaire, agriculture), en contradiction avec la forte consommation d'énergie constatée, avec 40TWh notée dans le rapport de l'Aprue publié en 2024 ». Pour le Cluster, « avec une action soutenant le secteur du renouvelable, il serait possible de créer un marché porteur de 6 à 7 GWc, en considérant la couverture de 30% de la consommation ». Ce qui aura pour effet, selon le Cluster, d'économiser plus de 50% de la consommation du gaz naturel. Evoquant le Cbam, le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, Le Cluster tire la sonnette d'alarme quant à accélérer la transformation et la transition énergétique, notamment pour les secteurs économiques et industriels ciblés par les nouvelles mesures et taxes de l'Union européenne, applicables dès janvier 2026, notamment pour ce qui est de l'électricité, l'hydrogène, le ciment, l'acier, l'aluminium, et les fertilisants.