Le Hamas s'est dit vendredi prêt à libérer un prisonnier israélo-américain et à rendre les dépouilles de quatre autres dans le cadre des négociations sur la poursuite de la trêve à Ghaza, une proposition refusée par l'entité sioniste qui parle de «manipulation». La Maison-Blanche a elle accusé le Hamas de vouloir, avec cette proposition, gagner du temps, affirmant que le mouvement islamiste palestinien faisait un «très mauvais pari en pensant que le temps joue en sa faveur». Un accord de trêve est en vigueur à Ghaza depuis le 19 janvier. Il a été arraché par les médiateurs -Egypte, Qatar, Etats-Unis, après quinze mois d'une agression sioniste dévastatrice depuis le 7 octobre 2023. Israël, soutenu par l'allié américain, et le Hamas sont en désaccord sur les modalités de la poursuite du fragile cessez-le-feu. Dans un communiqué, le Hamas a dit avoir «répondu positivement» à une «proposition des médiateurs» et signifié «son accord à la libération du soldat israélien Edan Alexander, en plus (de la restitution) des corps de quatre autres» prisonniers israélo-américains, capturés lors de l'attaque du 7-Octobre. Selon une source palestinienne proche des négociations, une nouvelle période de trêve de 50 jours débutera le jour où ces prisonniers seraient rendus, pendant laquelle des négociations auront lieu sur un cessez-le-feu permanent et la libération du reste des captifs. Il reste 58 prisonniers sionistes à Ghaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée de l'entité sioniste. D'après les mêmes sources, un grand nombre de prisonniers palestiniens devraient être libérés. Les négociations indirectes ont eu lieu cette semaine à Doha en présence de Steve Witkoff, émissaire du président américain Donald Trump. Witkoff a présenté mercredi une proposition prévoyant une extension de la trêve pendant le Ramadhan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril, contre la libération d'une partie des otages, dont les Israélo-Américains. Cette proposition devait être «mise en oeuvre rapidement» et Edan Alexander devait «libéré immédiatement», a affirmé Witkoff un communiqué. «Malheureusement, le Hamas a réagi en se déclarant publiquement flexible, tout en émettant en privé des exigences totalement irréalisables sans cessez-le-feu permanent.» Netanyahu devait réunir hier soir des ministres «pour recevoir un rapport détaillé de l'équipe des négociateurs et décider des prochaines étapes en vue de la libération des prisonniers», selon son bureau. Le Forum des familles et proches des prisonniers a fustigé une réunion trop tardive, estimant dans un communiqué qu'il n'y avait «pas de temps à perdre». L'agression barbare sioniste contre Ghaza qui a fait au moins 48 524 martyrs, majoritairement des femmes et des enfants, d'après les données du ministère de la Santé, reconnues fiables par l'ONU, et provoqué un désastre humanitaire. Durant la première phase de la trêve, qui a pris fin le 1er mars, le Hamas a rendu 33 prisonniers, dont huit morts, et l'entité a libéré environ 1 800 détenus palestiniens. Le Hamas réclame de passer aux négociations sur la deuxième phase de l'accord qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait sioniste de Ghaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire, et la libération des derniers prisonniers. Israël veut une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril, avec des arrière-pensées évidentes, et réclame, «pour passer à la deuxième», la «démilitarisation totale» du territoire et le départ du Hamas, qui a pris le pouvoir à Ghaza en 2007. Pour faire pression sur le mouvement de résistance, l'armée sioniste bloque depuis le 2 mars l'entrée de l'aide pour les 2,4 millions d'habitants de Ghaza assiégés depuis octobre 2023, au mépris de l'accord de trêve conclu fin janvier. Malgré la trêve, l'armée sioniste mène aussi des frappes incessantes contre Ghaza. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé la mort dans une frappe sioniste de quatre «mineurs palestiniens» qui ramassaient du bois dans le nord du territoire, l'armée d'occupation prétendant comme à son habitude viser des «terroristes».