Le Hamas a appelé, hier, à négocier la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, évoquant des «signaux positifs», tandis qu'Israël a annoncé envoyer une délégation pour de nouveaux pourparlers à Doha lundi. Des négociateurs du mouvement de résistance palestinien ont rencontré samedi les médiateurs égyptiens sur le maintien de la trêve fragile à Ghaza, après plus de quinze mois d'une agression sioniste barbare. La délégation «a souligné la nécessité de respecter tous les termes de l'accord, d'entamer directement les négociations pour la deuxième phase, d'ouvrir les points de passage et de réintroduire le matériel de secours dans le secteur sans restrictions ni conditions», a indiqué le mouvement palestinien dans un communiqué. «Les signaux sont positifs pour le début des négociations sur la deuxième phase» de la trêve, avait affirmé samedi le porte-parole du Hamas, Abdel Latif Al-Qanou. «Les efforts des médiateurs égyptiens et qataris se poursuivent pour achever la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu» entré en vigueur le 19 janvier et dont la première phase a expiré le 1er mars, avait-il ajouté. Mais le porte-parole a souligné «la nécessité d'obliger les médiateurs d'Israël à mettre en oeuvre l'accord». Israël a pour sa part annoncé l'envoi d'une délégation lundi au Qatar, l'un des pays médiateurs avec l'Egypte et les Etats-Unis, «dans le but de faire avancer les négociations». Une délégation se rendra aujourd'hui à Doha, à «l'invitation des médiateurs soutenus par les Etats-Unis» pour tenter de surmonter les désaccords entre le Hamas et Israël sur la suite du processus, qui doit aboutir à un cessez-le-feu permanent, a indiqué le bureau du Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu. L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, sera alors dans la région, car il a rendez-vous à Riyadh avec une délégation ukrainienne afin de discuter d'un cessez-le-feu avec la Russie. L'entité sioniste souhaite une extension de la première phase du cessez-le-feu jusqu'à la mi-avril. Elle réclame la «démilitarisation totale» du territoire, le départ du Hamas de la bande de Ghaza et le retour des derniers prisonniers sionistes avant de passer à la deuxième phase. Le Hamas, qui entend rester à Ghaza où il a pris le pouvoir en 2007, réclame pour sa part le retrait total de l'armée sioniste de Ghaza, la fin du blocus du territoire et sa reconstruction, ainsi qu'une aide financière basée sur les résultats d'un récent sommet arabe. Une cinquantaine d'ex-prisonniers israéliens de Ghaza et des familles de captifs ont appelé samedi le Premier ministre à conclure un accord de cessez-le-feu «complet» pour obtenir la libération de tous les otages encore détenus. «Seul un accord qui ramène (tous les prisonniers) en une fois les fera revenir», a affirmé Einav Zangauker, accusant Netanyahu de saboter les négociations et d'utiliser son fils, Matan, «et les autres otages comme des pions sur son échiquier politique». Omri Lifshitz, dont le père Oded est mort en captivité, a mis en garde Netanyahu: «Si vous reprenez la guerre, les otages mourront à cause de vous. Vous aurez leur sang sur les mains», lors du rassemblement hebdomadaire du Forum des familles d'otages à Tel-Aviv. Donald Trump avait lancé mercredi un «dernier avertissement» au Hamas et aux habitants de Ghaza, les enjoignant de libérer les otages. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a de son côté formellement adopté samedi le plan arabe pour la reconstruction de Ghaza, soutenu également par des pays européens, en réponse au projet de Donald Trump de prendre le contrôle du territoire palestinien et d'en expulser ses habitants. L'agression barbare sioniste contre l'enclave palestinienne a fait au moins 48 440 martyrs à Ghaza, en majorité des enfants et des femmes ainsi que des milliers de disparus sous les décombres du territoire entièrement ravagé, d'après les données du ministère de la Santé reconnues fiables par l'ONU. Deux Palestiniens sont tombés en martyrs et six autres ont été blessés hier, dans des frappes de l'armée sioniste dans le quartier d' Al-Shujaiya, est de Ghaza, ont rapporté des médias. Deux martyrs et six blessés sont arrivés à l'hôpital Al-Ahli, après des frappes de l'armée d'occupation sioniste contre leurs maisons dans le quartier Al-Shujaiya. Jeudi et vendredi, cinq autres citoyens sont tombés en martyrs suite à des attaques de l'armée sioniste contre le quartier Al-Shujaiya. Plus de 120 Palestiniens sont tombés en martyrs dans la bande de Ghaza depuis le début de l'accord de cessez-le-feu le 19 janvier dernier, lors d'attaques menées par les forces d'occupation sioniste.