Le verdict du procès ayant opposé M.Lamdani Ali, chargé de l'information au Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire (Cnapest) à la tutelle, sera prononcé le 3 décembre prochain. C'est ce qu'a décidé le tribunal chargé de traiter l'affaire. Il convient de rappeler que M.Lamdani a été accusé par la tutelle d'avoir été l'initiateur de la grève qui a paralysé la quasi-totalité des établissements scolaires en 2003. En effet, le bras de fer opposant les deux parties, rappelons-le, n'est pas nouveau; il remonte à trois ans, précisément le 3 décembre 2003 quand des policiers ont fait irruption au lycée Amara Rachid à Ben Aknoun, là où enseigne M.Lamdani, avant d'embarquer ce dernier au commissariat de Bouzaréah pour y passer une douzaine d'heures. Le temps passe et le bras de fer opposant les deux camps n'a connu de suite que deux ans plus tard, soit le 14 octobre 2006, quand le tribunal de Bir Mourad Raïs a condamné le responsable du Cnapest à une amende de 5000DA. M.Lamdani, a déclaré à L'Expression que la décision de grève décidée par les enseignants dans des assemblées générales dans chaque lycée est suivie à 92% à travers le territoire national. «La grève n'appartient pas aux délégués des syndicats mais aux travailleurs et cela dans une souveraineté et démocratie infaillibles.» L'accusé a, de son côté, reproché à l'administration le non-respect des mécanismes réglementaires. Quelques minutes avant sa comparution, le porte-parole du Cnapest nous a dévoilé qu'«il y avait 60.000 enseignants en grève dans les quatre coins du pays. Je n'ai, honnêtement, aucun pouvoir sur la décision de mes collègues. Je ne représente qu'une seule voix». Par ailleurs, la promulgation du statut de l'enseignant, revendiquée à grand bruit par les syndicats autonomes du secteur de l'éducation ne se présente pas sous de bons auspices. M.Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (Laddh), a estimé que la situation n'a pas évolué. La représentativité des enseignants à travers leur syndicat autonome n'est pas «totalement» reconnue. Un avis partagé par M.Mebarki, président de l'Association des parents d'élèves d'Alger. Réclamant l'innocence dudit accusé, ceux qui le soutiennent, espèrent que la justice sera faite et que M.Lamdani réintégrera son poste d'enseignant sans penser, un jour, d'être emprisonné.