Les Forces démocratiques syriennes (FDS), bras armé de l'administration kurde qui contrôle des territoires dans le nord-est syrien, ont annoncé dans la nuit de dimanche à lundi la mort de neuf personnes dans des frappes aériennes imputées à la Turquie. «Un appareil de (l'occupant) turc a bombardé une famille d'agriculteurs (...) dans les dernières heures de dimanche», ont annoncé les FDS sur Telegram, précisant que les frappes avaient visé «une zone entre les villages de Qomji et Barkh Botan» au sud de la ville de Kobané. Au total, «neuf civils ont été tués et deux blessés», selon les FDS. Les FDS, soutenus par les Etats-Unis, ont joué un rôle clé dans la lutte contre le groupe Etat islamique mais sont dans le collimateur d'Ankara qu'ils accusent d'avoir multiplié les attaques depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en décembre. La Turquie accuse les Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des FDS, d'avoir des liens avec les séparatistes armés kurdes du PKK. Cherchant à unifier la Syrie après plus de 13 années de guerre civile, la nouvelle coalition au pouvoir, menée par le groupe islamiste sunnite Hayat Tahrir al-Cham (HTS), a annoncé le 11 mars un accord avec les FDS pour intégrer au sein de l'Etat les institutions civiles et militaires relevant de l'administration autonome kurde en Syrie. Le PKK a, par ailleurs annoncé le 1er mars un cessez-le-feu dans ses opérations contre les forces turques, mais Ankara a exigé la semaine dernière que l'organisation et les groupes affiliés déposent les armes «immédiatement et sans condition». Après l'Union européenne qui a levé ses sanctions imposées depuis 2011 et prévu une aide de plusieurs centaines de millions d'euros, c'est au tour du Royaume-Uni de s'engager hier à mobiliser jusqu'à 160 millions de livres (environ 190 millions d'euros) d'aide pour la Syrie, cette année, selon le ministère des Affaires étrangères, tandis qu'à Bruxelles une conférence internationale des donateurs est en train de travailler sur un plan de soutien au nouveau régime. Cette contribution «souligne notre engagement à aider les Syriens à stabiliser et à reconstruire leur pays, ainsi qu'à fournir une aide vitale aux Syriens» réfugiés dans des pays voisins, a déclaré le secrétaire d'Etat en charge du Proche-Orient au sein du ministère des Affaires étrangères, Hamish Falconer, cité dans un communiqué.