C'est une nouvelle page qui s'écrit entre l'Algérie et le Mali, après une brouille, pour le moins, inexpliquée et visiblement fomentée par des tiers. Un nouvel ambassadeur du Mai en Algérie, en l'occurrence Mohamed Amaga Dolo, vient d'être accrédité et reçu par le président de la République,Abdelmadjid Tebboune. «Le Mali et l'Algérie sont deux pays frères, unis par l'histoire et par la géographie, ayant des liens séculaires et partageant un destin commun dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement», devait souligner Amaga Dolo au sortir d'une audience que lui a accordée le chef de l'Etat. Le nouvel ambassadeur du Mali en Algérie s'est dit très «honoré d'avoir été reçu par Son Excellence le président de la République pour la remise de mes lettres de créance». Il a également confié avoir transmis au président Tebboune «les salutations fraternelles et amicales de son frère et homologue, le général d'Armée Assimi Goïta, président de la Transition et chef de l'Etat de la République du Mali». La nomination de cet ambassadeur, premier diplomate malien désigné après le coup d'Etat dans ce pays voisin, relance le dialogue bilatéral et de nouvelles perspectives de coopération entre les deux pays. C'est, d'ailleurs ce qu'a affirmé ce diplomate malien qui s'est dit engagé quant à «tout mettre en oeuvre pour le renforcement de la coopération et des relations fraternelles et amicales liant le Mali et l'Algérie», a-t-il affirmé encore. Cette nomination qui est, en fait, l'aboutissement d'une action diplomatique discrète, mais efficace menée par l'Algérie, intervient dans un contexte de menaces sécuritaires et de tensions géopolitiques grandissantes à l'échelle de la région. Le Mali qui fait face à de nombreuses menaces, notamment dans le Nord, devra composer avec les tribus ayant paraphé l'accord d'Alger. Seule une solution politique tranchée est à même de permettre à ce pays voisin de dépasser cette conjoncture politico-sécuritaire menaçante et difficile. L'Algérie qui détient une expérience reconnue et appréciée mondialement dans la lutte contre le grand banditisme et contre le terrorisme transfrontalier, pourrait en faire profiter les autorités de Bamako qui peinent à asseoir une stabilité dans cette région mouvementée et en proie à des complications sécuritaires certaines. Cela dit, la coopération de sécurité régionale et de lutte contre le terrorisme devrait gagner en efficacité et en impact auprès des populations de cette partie du Mali, après cette reprise du dialogue diplomatique et politique entre les deux pays. L'Algérie qui n'a jamais failli à ses engagements, même au plus fort de sa crise sécuritaire, reste à l'écoute de Bamako en vue d'apporter son soutien au développement économique de ce pays frère et voisin. La sécurité du Mali et de l'Algérie restent étroitement et intimement liées par des faits tangibles sur le terrain et une histoire séculaire commune indéniable. Bamako gagnerait à fructifier ses relations avec Alger, à l'Instar du Niger et du Burkina Faso qui devraient bénéficier d'une aide et assistance en termes de développement socio-économique et de coopération sécuritaire et militaire avancée, pour endiguer les menaces sans cesse grandissantes. Force est de constater que l'Algérie qui avait pourtant toute la latitude de fermer les portes du dialogue et, par ricochet, boucler ses frontières laissant le Mali face à ses démons, a choisi la voie de la sagesse guidée par un esprit de solidarité et de fraternité envers Bamako. C'est le cas pour l'ensemble des pays qui ont connu des crises majeures, la Libye, le Niger, le Burkina Faso et, dans une moindre envergure, la Tunisie. Alors que certains gageaient ou plutôt oeuvraient avec acharnement pour une détérioration des relations entre les deux pays voisins, et une escalade aux conséquences incalculables pour la stabilité de toute la région, la raison a fini par l'emporter. L'Algérie, contrairement à un pays voisin, n'est pas un élément de déstabilisation, ni une force occulte aux mains d'intérêts étrangers malsains, pour le moins.