L'Algérie, un pays ami de tous. Lors de son entrevue périodique avec les médias, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et de radio nationales, le président de la République a réaffirmé la position immuable de non-alignement de l'Algérie. «Cela fait partie de nos principes. Les grandes puissances le savent et le respectent», a-t-il assuré. Il a souligné l'attachement de l'Algérie aux valeurs d'amitié et de fraternité, tout en n'oubliant jamais les pays qui lui ont apporté leur soutien par le passé. «C'est la nature même de l'Algérien: tu lui fais un peu de bien, il te le rend cent fois plus, jusqu'à ce que tu lui dises d'arrêter», a-t-il déclaré. Cette position illustre parfaitement l'orientation diplomatique du pays, qui entretient de bonnes relations avec tous, sauf avec ceux qui cherchent l'affrontement. Le chef de l'Etat a, d'ailleurs, mis en avant l'excellence des relations entre l'Algérie et les pays européens. «Des liens qui se renforcent et s'élèvent à un niveau supérieur ces dernières années», a-t-il insisté. «Profond et efficace avec l'Italie» Il a notamment cité la Slovénie et la Pologne, avec lesquelles l'Algérie progresse rapidement dans sa coopération. Il a également évoqué la République tchèque, la Slovaquie et plusieurs pays de l'ex-Urss, rappelant la continuité des relations historiques qui les unissent. Néanmoins, c'est avec l'Italie que l'Algérie entretient une relation particulièrement forte. Saluant les dirigeants italiens actuels, le président Tebboune a mis en avant la profondeur historique et la solidité du partenariat entre les deux pays. Il a rappelé le soutien italien durant la guerre de Libération nationale, incarné par l'ami de la Révolution Enrico Mattei, figure emblématique de cette solidarité. Il a rappelé aussi que l'Italie n'a jamais «monnayé» son soutien à l'Algérie, mais cela a toujours été sincère et franc. «Durant la décennie noire, la France avait imposé aux compagnies aériennes européennes de boycotter l'Algérie, la seule qui a continué ses vols vers Alger est Alitalia», rappelle t-il. «Elle nous a aussi ouvert une ligne de crédit de 13 milliards de dollars», a-t-il rappelé. Pour lui, cette relation «franche et sincère» se, distingue par «une efficacité exemplaire», notamment à travers les investissements italiens en Algérie dans divers secteurs. Il a souligné leur importance, en particulier dans l'industrie automobile, plaidant pour une augmentation du taux d'intégration nationale afin de développer une véritable industrie locale. Par ailleurs, il a annoncé l'ouverture prochaine d'un bureau de la Fondation Enrico Mattei en Algérie, renforçant ainsi les liens historiques entre les deux nations. Un retour «progressif» avec l'Espagne La coopération s'étend également au secteur agricole. Côté algérien, le Président a garanti la continuité de l'approvisionnement énergétique de l'Italie et de l'Europe, affirmant que l'Algérie jouera un rôle central en tant que «hub» énergétique pour le Vieux Continent. Il a, également, évoqué l'avancement du projet du troisième gazoduc reliant l'Algérie à l'Italie, avec une extension prévue vers l'Allemagne. Ce projet, baptisé «SoutH2 Corridor», vise l'exportation d'hydrogène et d'électricité, aussi bien conventionnelle que renouvelable. Un chantier d'envergure qui renforcera davantage cette coopération stratégique entre les deux nations méditerranéennes. Le Président a, également, mis en avant les relations solides entre l'Algérie et l'Allemagne. «Un pays avec lequel nos relations demeurent privilégiées. Les gens ne le savent peut-être pas, mais il nous a aussi grandement soutenus durant la guerre de Libération nationale», a-t-il affirmé. Concernant l'Espagne, il a souligné un retour progressif à la normale après une période de tensions diplomatiques. Il s'est félicité du rétablissement des relations commerciales et a annoncé que l'Algérie importera une partie de ses besoins en ovins depuis l'Espagne en prévision de l'Aïd El-Adha prochain. «Ça s'améliore de jour en jour avec les Etats-Unis» Evoquant les Etats-Unis, le Président a affirmé que les relations bilatérales «s'améliorent de jour en jour» et que des accords militaires ont récemment été signés avec Washington. Le président de la République a,dans ce sens, annoncé que les démarches sont en cours pour l'ouverture d'une ligne aérienne directe entre Alger et New York. Toutefois, il a tenu à préciser que ces accords ne remettent pas en cause les relations d'amitié avec la Russie, la Chine et d'autres partenaires, comme l'Inde. Par cette déclaration, il a réaffirmé la politique de non-alignement de l'Algérie. Le président de la République n'a pas manqué d'évoquer la question palestinienne. «Pour les Algériens, la Palestine est dans le sang», a- t-il affirmé avec force. Il a réitéré le fait que l'Algérie ne renoncera jamais à son engagement envers la Palestine et continuera à la défendre sur la scène internationale, notamment en exigeant que les responsables des crimes commis à Ghaza rendent des comptes. «L'Algérie ne renoncera pas à la Palestine. Nous l'avons défendue et nous continuerons à le faire», a-t-il insisté, mettant en avant les démarches entreprises par Alger au sein des Nations unies. Il a rappelé que l'Algérie a été parmi les premières à appeler à des poursuites judiciaires contre les auteurs des massacres de Ghaza et qu'elle reste mobilisée sur cette question. Le Président a également critiqué les «réunions restreintes» organisées sur la situation en Palestine, dénonçant l'absence de concertation avec tous les acteurs concernés. Dans ce contexte, il est revenu sur la position de l'Algérie concernant la Ligue arabe, rappelant qu'Alger plaide depuis les années 1970 pour une réforme en profondeur de cette organisation. C'est avec une pointe d'amertume qu'il a conclu son discours par un message sans équivoque: «Nous faisons partie du monde arabe. Il y a une Ligue arabe et nous en faisons partie. Point!».