L'Afrique est au coeur des préoccupations politiques, économiques et socio-éducatives de l'Algérie. La preuve en est que les différents programmes et actions lancés par notre pays, au cours des dernières années, attestent une réelle volonté de faire aboutir ce dossier. C'est ce qui ressort des déclarations de Abdelmadjid Tebboune, lors de son entrevue périodique avec la presse nationale, diffusée avant-hier sur la chaîne publique nationale. Le président a affirmé, à ce sujet, que la relation est motivée par le souci de l'Algérie de (ré)unifier les rangs et de réunir les voix de l'Afrique, conformément aux aspirations et aux voeux des anciens dirigeants. Tebboune a mis en relief les efforts de l'Algérie visant à se rapprocher davantage du continent et à le désenclaver encore plus. Citant des exemples de cette implication active au sein du continent, il fera référence aux efforts du pays concernant le renforcement du libre- échange, a priori. «Sur le plan économique, nous essayons autant que faire se peut d'avoir un libre-échange avec les pays du continent», précisera le Président. Il n'omettra pas de citer également les initiatives de l'Algérie concernant l'accueil d'étudiants dans les universités algériennes, ainsi que dans les écoles relevant de l'Armée nationale populaire (ANP). Le Président fera également état d'une offensive économique et financière, à travers la décision historique d'implanter des banques algériennes dans certains pays africains. «Nous avons ouvert des banques et des lignes aériennes et maritimes avec le Sénégal et la Mauritanie. Nous essayons si possible de renouer nos relations avec le continent, après avoir tourné le dos à l'Afrique pendant longtemps», devait préciser le président de la République. La stratégie d'expansion économique en Afrique a été entamée par l'ouverture de succursales de banques algériennes, notamment la BNA, d'abord en Mauritanie, ensuite une autre au Sénégal durant l'année 2023. Une troisième agence de la BNA a été également ouverte dans la capitale de la Côte d'Ivoire, Abidjan. Mais ce n'est pas tout. Sur le plan financier et économique, l'effort soutenu de l'Algérie est illustré par la présence et l'implication de nombreuses banques algériennes sur le territoire africain. C'est le cas du Crédit populaire d'Algérie (CPA), la Société générale Algérie (SGA), BNP Paribas El Djazaïr, ainsi que la Banque de développement rural (Badr) qui sont parties prenantes dans plusieurs projets financiers et de développement sur le continent. Aux plans politique et sécuritaire, l'apport de l'Algérie est indéniable. Force de stabilité et de maintien de la paix dans la région du grand Sahel, l'Algérie a su susciter le respect de ses voisins et de nombreux autres pays africains. C'est le cas du Mali, pays frère, ami et voisin qui revient à de meilleurs sentiments envers l'Algérie, après une brouille diplomatique éphémère, fomentée par des parties identifiées. À ce sujet, le président Tebboune confiera que «les Maliens ont compris que l'Algérie est un pays frère et pas seulement un voisin qui n'a jamais essayé de leur imposer quoi que ce soit; pareil pour le Niger, mais un tiers (qu'il n'a pas nommé) essaie d'influencer en diffusant de fausses nouvelles», devait-t-il souligner encore. Et de réitérer la position traditionnelle de l'Algérie, quant à ne pas s'ingérer dans les affaires internes de l'ensemble des pays africains ou de tout autre pays, quel qu'il soit. Pour le Président, qui a tenu à préciser que l'Accord d'Alger ne visait pas à s'immiscer dans les affaires du Mali; libre aux frères maliens de reprendre ou de ne pas travailler sur l'Accord de paix et de réconciliation au Mali paraphé à Alger. D'aucuns savent que certaines parties, connues pour être de mèche avec certaines puissances coloniales, entendent faire feu de tous bois pour maintenir leur influence et leur contrôle sur cette zone sensible de l'Afrique. Fort heureusement, les canaux de la diplomatie algérienne, qui ne sont pas nés de la dernière pluie, bénéficient même d'une aura et d'une confiance au-delà des espérances, faut-t-il le signaler. Sur le plan de l'Union maghrébine, Tebboune a mis en exergue certains points du rôle positif de l'Algérie dans toute la région, qui oeuvre à «réunifier un espace qui a besoin d'être à nouveau encadré», soulignera le Président. Le chef de l'Etat précisera, par ailleurs, que «l'Algérie joue un rôle pivot dans le rapprochement entre les pays du Maghreb, où des consultations, quotidiennes avec la Tunisie et la Mauritanie, conjoncturelles avec la Libye, ont lieu», devait-t-il préciser enfin.