L'Algérie est en passe de gagner, progressivement, son pari d'autosuffisance et de sécurité alimentaires. Comme promis par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie est sur la voie d'une autosuffisance, en termes de production de blé. Selon un rapport du département américain de l'Agriculture (Usda), la production globale de l'Algérie a atteint un niveau record, en 2023, avec un volume de 7 millions de tonnes. Cette performance en appelle d'autres, au regard de la plus récente déclaration du président Tebboune Tebboune lors de l'entretien qu'il a accordé à la presse nationale. Il a, en effet, indiqué que l'année 2025 sera celle de l'autosuffisance en blé dur. Un objectif quasiment atteint donc. Le chef de l'Etat a annoncé un autre objectif, celui de se rapprocher le plus possible d'une production à même d'éviter les importations de blé tendre. Le Président s'était d'ailleurs engagé, dès son premier mandat, à atteindre l'autosuffisance en matière de production de céréales. Il faut dire que pour certains, habitués à nager en eaux troubles, il s'agissait d'une gageure insensée et surréaliste. Aujourd'hui, bien que le pays continue d'importer d'autres quantités de blé pour combler le déficit existant, afin de réduire l'écart entre la production nationale et une consommation estimée à 11,4 millions de tonnes, il n'en demeure pas moins que le pays vient de franchir un cap stratégique et important. Cela renseigne aussi sur un changement radical de paradigmes dans ce secteur stratégique et de souveraineté, étant donné les menaces et les fluctuations géopolitiques mondiales. En effet, la crise de Covid-19, ainsi que la guerre en Ukraine ont eu un effet positif sur la politique de sécurité alimentaire du pays, entres autres volets stratégiques. L'impérieuse nécessité de garantir l'indépendance alimentaire du pays, face à ces fluctuations mondiale des marchés, est devenue une priorité, voire une question de souveraineté. Ainsi, en seulement deux années de travail acharné, le pays passe d'une dépendance des importations de blé de 80% à environ 38%, grâce à l'adoption irréversible d'un nouveau modèle agricole, basé sur une dynamique multidimensionnelle et une approche intégrée, remarquablement déployées. Le secteur agricole est, ainsi, en pleine mutation, grâce à la mise en branle, en 2019, d'un vaste programme de modernisation, moyennant un investissement global de plus de 5 milliards de dollars. Conformément aux instructions du Président, qui assurait une veille stratégique et un suivi rigoureux de la question, le secteur a misé sur l'augmentation des surfaces cultivables, moyennant un accès historique aux foncier agricole dans le sud du pays, jusque-là inaccessible aux investisseurs. L'autre carte gagnante a été, sans doute, l'appel aux investissements étrangers et nationaux, à rendre attractives et productives ces vastes zones du territoire national. La stratégie de Tebboune de recourir et d'augmenter la capacité de contenance et de stockage du blé, avec comme objectif une capacité globale de 90 millions de quintaux d'ici 2025, a été mise en branle. Un tel axe, à lui seul, devra avoir un effet majeur et immédiat sur l'augmentation des capacités de production et d'emmagasinage et, par ricochet, sur l'augmentation des capacités globales. Cela sans compter le recours à la modernisation des moyens de transport et de distribution, notamment via le raccordement des silos à grains au réseau ferroviaire, ainsi que d'autres décisions consistant à prendre des mesures de facilitation et d'encouragements à l'endroit des producteurs et des différents intervenants de la chaîne de production. Il convient de noter que le secteur est sur le point de faire un bond remarquable avec la prochaine entrée en production des mégainvestissements étrangers, qataris et italiens, dans le sud algérien. Il s'agit de la société italienne Bonifici Ferraresi-BF pour la culture de blé, de légumineuses et d'oléagineux, qui a bénéficié d'une concession agricole de 36 000 hectares dans la wilaya de Timimoun, avec un investissement de 420 millions de dollars. Le mégaprojet qatari Baladna est également à inscrire dans le cadre de cette stratégie visionnaire de sécurité alimentaire qui devra, à terme, propulser le pays au rang de producteur et d'exportateur de produits céréaliers transformés, notamment de pâtes alimentaires, de lait et de céréales.