«Kassaman!» Comme un seul homme, les Algériens se dressent face aux campagnes haineuses menées par l'extrême droite française. Après les partis politiques et les médias, c'est au tour de la société civile de faire entendre sa voix contre les nostalgiques de l'Algérie française et leurs hérauts patentés au sein du gouvernement français. Plusieurs organisations ont condamné ce qu'elles qualifient de véritable «acharnement» contre l'Algérie. Dans un appel à l'unité, elles exhortent les forces vives du pays - associations, syndicats, partis politiques et intellectuels - à se mobiliser pour défendre les intérêts nationaux et contrer toute ingérence étrangère. Les acteurs de la société civile dénoncent une campagne «orchestrée» visant à ternir l'image de l'Algérie. Ils pointent du doigt une «mentalité coloniale persistante» dans certains cercles politiques français, où la question algérienne est instrumentalisée à des fins électoralistes. L'Organisation algérienne pour l'environnement et la citoyenneté s'est insurgée contre les «restrictions arbitraires» et la «stigmatisation» des citoyens algériens en France. Elle rappelle que ces pratiques violent les principes fondamentaux des droits de l'homme et les accords bilatéraux entre les deux pays. Alors que les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont joué la carte de l'apaisement, les instigateurs de cette crise tentent de remettre de l'huile sur le feu. En ordre de bataille, le RN et leur «marionnette», en l'occurrence Bruno Reteailleu, ont repris les attaques contre l'Algérie. Jordan Bardella, président du RN, a menacé de censurer le gouvernement Bayrou, tandis que Retailleau a poursuivi ses provocations avec le soutien de médias comme CNews, devenu la «tribune officielle» des discours anti-algériens. Face à cette offensive, la société civile algérienne appelle à la vigilance et à la fermeté, sans tomber dans le piège de la provocation. L'Algerian Youth Foundation insiste sur «la nécessité de soutenir la position diplomatique algérienne et de consolider l'unité nationale pour faire face aux tentatives de déstabilisation». L'Association nationale Amel El Hayet pour la protection des enfants atteints d'IMC condamne, elle aussi, les discours haineux de certains milieux politiques français, les jugeant contraires aux valeurs humaines et aux principes des relations internationales. L'Académie de la jeunesse algérienne exprime son inquiétude face à «l'escalade dangereuse» menée par l'extrême droite française contre la diaspora algérienne. Elle estime que les déclarations du ministre français de l'Intérieur traduisent une «crise morale et politique» au sein du paysage politique français. L'association Info-Com de Guelma réclame la fin immédiate de ces politiques hostiles, avertissant que leur poursuite ne fera qu'aggraver la crise entre les deux pays. De leur côté, la Coordination nationale de la société civile de Touggourt et l'Union nationale de la société civile rejettent toute ingérence étrangère. Elles rappellent que «la souveraineté nationale est une responsabilité collective». En France, la mobilisation est également au rendez-vous. La diaspora algérienne, des intellectuels, des amis de l'Algérie et une grande partie de la classe politique française ont dénoncé ces attaques. Samedi dernier, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à travers tout l'Hexagone pour contrer le racisme et l'extrême droite. Paradoxalement, Bruno Retailleau et ses alliés extrémistes auront réussi à fédérer Algériens et Français autour d'une même cause. Comme il y a 70 ans, ils sont là, unis, pour «chasser» ensemble ces fascistes...