Effacer l'image belliqueuse et mettre en exergue les bons sentiments du peuple américain. M.Robert Stephen Ford, l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique en Algérie, semble résolu à «astiquer» l'image de son pays, auprès des Algériens. Ces derniers ont tendance à incriminer les Américains, comme tous les peuples musulmans d'ailleurs, pour leur politique hégémonique menée à travers le monde. En effet, ce diplomate n'a pas cessé, depuis sa nomination en Algérie qui ne date pourtant que de 3 semaines, de multiplier sorties et rencontres. Tout récemment, c'est-à-dire dimanche dernier, l'ambassadeur a rencontré, à Blida, les membres du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi). Aussi, dans le cadre du projet Middle East Partnership Initiative (Mepi), l'ambassade américaine avait financé l'équipement de 16 écoles primaires au niveau de la capitale ainsi qu'à Ghardaïa, d'une connexion Internet Adsl.Un projet visant à renforcer l'enseignement de la langue anglaise et à généraliser l'utilisation de la technologie de l'information et de la communication dans les écoles publiques. La plus importante des démonstrations de ce diplomate fraîchement installé, serait sans doute la tournée qui l'a mené, en début de semaine dans l'ouest du pays où il a contribué avec un chèque de 100.000 dollars, au projet de rénovation de la vieille mosquée El Pacha à Oran. Un geste, qui se veut une réplique à l'idée véhiculée un peu partout dans le monde et qui consiste à classer le pays de l'Oncle Sam dans la case des nations «islamophobes». Il est à souligner que le financement de telles initiatives est assuré par le Fonds de l'ambassade pour la préservation culturelle, créé en 2001 par le Congrès américain aux fins de mettre en exergue les bons sentiments du peuple américain en effaçant, en même temps, l'image belliqueuse collée à la première puissance du monde, à la suite de ses interventions musclées dans plusieurs pays, notamment en Irak. Outre ce contexte promotionnel de l'image américaine, il faut dire aussi, que la dynamique exceptionnelle dont a fait preuve M.Robert Stephen Ford, est en partie le reflet de la progression des relations algéro-américaines. Lesquelles relations connaissent, ces dernières années, un affermissement sans précédent dans l'histoire des deux pays. L'ambassadeur a lui-même confirmé cette approche lors de la rencontre qu'il a eue avec les entrepreneurs de la Mitidja, en indiquant que le renforcement des relations dans le domaine de la défense et de la sécurité et le soutien des efforts de l'Algérie pour la libéralisation de son économie, viennent en tête des missions dont il est chargé par son gouvernement. Il est à souligner que la coopération sécuritaire entre Alger et Washington a pris un aspect stratégique après les attentats du 11 septembre 2001. Un rapprochement dicté par l'engagement avant-gardiste de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme. Un fait devenu plus palpable en raison de l'intérêt croissant affiché par les Américains à la région du Sahel, limitrophe du Sahara algérien. Communication et diplomatie obligent, M.Robert Stephen Ford est tenu de réussir le double challenge de consolider la coopération sécuritaire avec l'Algérie, tout en tachant de redorer le blason de son pays.