Le scénario est signé Nadia Drablia et l'écrivain de Maintenant, ils peuvent venir, Arezki Mellal. Le réalisateur, Rachid Benallal, qui a bénéficié du soutien financier du commissariat chargé de l'organisation de «Alger, capitale de la culture arabe», a donné, avant-hier, dimanche, à l'hôtel El Aurassi, le tour de manivelle de son nouveau film, intitulé: La dernière question. Ce long métrage, dont le tournage débutera, au mois de janvier prochain à Béjaïa, a pour cadre, nous dira le réalisateur, «une société dans l'arrière-pays, qui se surveille. Il y a l'inquisition. Un père irresponsable néglige son fils qui finit par avoir la polio. Mais ce dernier ne s'avouant pas vaincu par la maladie, cultive son don et devient un grand artiste peintre». A noter que le choix de la date pour ce dimanche 3 novembre n'est pas fortuit. Le réalisateur a voulu en faire un symbole pour marquer la célébration de la Journée internationale des handicapés. Aussi, avant le donner le «clap», une minute de silence a été observée en préambule à la mémoire du réalisateur Mohamed Bouamari qui s'est éteint, récemment, à l'âge de 65 ans, laissant le monde du cinéma, sans oublier sa femme, la comédienne Fettouma Ousliha, en deuil. C'est un monde fou qui a assisté à ces quelques minutes de tournage où l'on notait la présence de quelques figures du monde artistique et télévisuel, du milieu cinématographique dont Karim Aït Oumeziane, le directeur du Cnca (centre national de la cinématographie algérien) et des journalistes. Dans la distribution des rôles, on a pu retrouver Hamid Ghemas dans le rôle du père, Rania Sirouti dans la peau de la mère, (celle-ci tourne actuellement, un feuilleton policier avec le réalisateur Farid Benmoussa), Bendaoud Mohamed Seghir dans le rôle du fils mais aussi, Ahmed Benaïssa, Fouad Boutaleb etc. Evoquant son rôle, Hamid Ghemas nous dira que son personnage, Mouloud, est un garagiste qui habite à Béjaïa et s'adonne beaucoup à l'alcool, à tel point qu'il oublie de faire vacciner son fils qui finit par contracter la polio. Le père vit cela très mal. Dans cette scène qu'on vient de jouer, le père fait son mea culpa à son fils. Il lui dit: «Je ne mérite pas d'être ton père.» Son fils ne lui en veut pas. Comédien de théâtre avant tout, Hamid Ghemas ayant étudié à l'Inadc, est de la même promotion qu'un Fellag ou Sonia. Il a, à son actif, pas mal de pièces de théâtre en participant à un bon nombre de pièces, de films et téléfilms. Pour info, Hamid Ghemas a déjà travaillé comme assistant et comédien dans les pièces d'Alloula, dont Les Bas-fonds de Gorki, mise en scène par ailleurs par Mustapha Kateb, Sid Ahmed Agoumi, et bien d'autres. En 2003, il a mis en scène, à son tour, Le Costume blanc. Au cinéma, il a joué avec Ahmed Rachedi dans le Moulin de Monsieur Fabre. Il a joué aussi avec Ghaouti Bendedouche, dans Hassen Nya et Hassen Taxi de Slim Riad, avec Rouiched, aussi dans La voisine de Ghouti Bendedouche, dans Rachida de Mina Chouikh. A Paris, il a joué dans trois pièces de théâtre avec des compagnies professionnelles, notamment le metteur en scène Antoine Courbet, dans Les Fusils de la mère Carrar, dans Chantier naval d'un auteur contemporain français. «Ce qui m'a plu dans le personnage, est le fait qu'il possède plusieurs facettes. Ceci est très enrichissant. N'importe quel comédien vous le dira», nous fera remarquer Hamid Ghemas. Pour info, enfin, La Dernière solution est une fiction de 1h 30 minutes qui sera tournée en 35 millimètres (HDI), en arabe et en tamazight, durant 10 semaines, à Alger, Béjaïa, Jijel, Constantine et Annaba. Le scénario est signé Nadia Drablia et l'écrivain de Maintenant, ils peuvent venir, Arezki Mellal. Au-delà du handicap physique, ce film dévoile l'incapacité entre un père et son fils de communiquer. C'est ce qui creuse davantage le fossé entre ces deux personnes, qui, à la fin, sont censés se rapprocher dans le film... C'est aussi un témoignage sur la lâcheté mais aussi sur le courage et le dépassement.