Cette mesure permettra aux pharmaciens d'ouvrir des officines, en collaboration avec les jeunes ne possédant pas les moyens matériels. Plus de 500 officines pharmaceutiques ont été ouvertes depuis novembre 2005 dans les cités et les villages isolés. Cela c'est fait grâce à l'adaptation de l'actuelle loi relative à l'ouverture et à la fermeture des officines pharmaceutiques, entrée en vigueur depuis plus d'une décennie, a indiqué, jeudi, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M.Amar Tou, lors d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. En vertu de cette mesure, il est permis l'ouverture d'officines pharmaceutiques dans tout quartier considéré isolé dans une ville ou un village éloigné, a expliqué le ministre. Il s'agissait de revoir les normes arrêtées en concertation avec le syndicat du secteur, et qui prévoyaient l'ouverture d'une seule officine pour 5000 habitants. «Nous voulions introduire plus de souplesse dans les procédures d'ouverture d'officines pharmaceutiques afin de régler le problème relatif au manque et parfois l'absence de pharmacie dans les coins enclavés», a-t-il défendu. Sans remettre en cause la loi en question, le ministre a justifié ce réaménagement par le fait que l'expansion des villes a rendu du fait caduc le premier accord signé avec les professionnels du secteur. «Cette norme (une pharmacie pour 5000 habitants) ne pouvant plus satisfaire les besoins des régions et des quartiers éloignés des villes, le secteur s'est vu contraint de mettre en oeuvre cette mise au point», a-t-il souligné. Mais si l'application de cette mesure n'a pas rencontré de difficultés dans les villes ou les quartiers, le problème des villages éloignés reste posé car l'investissement n'étant pas rentable pour celui qui souhaite ouvrir une officine, a-t-il précisé: «Nous rencontrons des difficultés pour convaincre les pharmaciens à ouvrir une officine. Parce que la marge bénéficiaire ne suffit pas à rentabiliser une telle entreprise dans ces villages.» Dans ce cadre, le ministre a affirmé que la réflexion est orientée vers «les modalités d'ouverture d'annexes aux pharmacies existantes» d'où la nécessité «d'un large dialogue entre les professionnels». Il a estimé que cette mesure est à même de permettre aux pharmaciens d'ouvrir des officines en collaboration avec les jeunes qui ne possèdent pas les moyens matériels leur permettant d'investir dans ce domaine. Le ministre a souligné, dans ce contexte, que «la procédure transitoire concernant cette question a été mise en oeuvre et a donné des résultats probants, en ce sens que de nombreuses officines ont été ouvertes par de jeunes pharmaciens».