Si la requête de Sonelgaz est rejetée, le gouvernement devra supporter les charges de cette société. Le dossier de l'augmentation des tarifs de l'électricité est toujours en étude au niveau du gouvernement. C'est ce qu'a affirmé, hier, le président de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), M.Nadjib Otmane, en marge d'une conférence sur les évolutions dans l'ouverture des marchés européens de l'énergie et le rôle des régulateurs sectoriels. «La Sonelgaz a émis sa proposition d'augmentation et a avancé ses arguments par rapport aux charges», a-t-il avancé. «La hausse des tarifs s'impose», a en croire M.Otmane qui a refusé de divulguer le niveau de la hausse suggérée par Sonelgaz, ni celui proposé par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz. La presse a évoqué une augmentation de 10 à 15%. Certes, la Creg a les prérogatives d'intervenir sur les tarifs de l'électricité et du gaz, mais il n'en demeure pas moins que le dernier mot quant au taux de hausse revient au gouvernement. Par ailleurs, si la requête de Sonelgaz relative à l'augmentation des tarifs de l'électricité est rejetée par le gouvernement, ce dernier devra supporter les charges de cette société, expliquera le président de la Creg. Le gouvernement, faut-il le rappeler, a jugé la hausse demandée assez élevée. La Sonelgaz justifie cette augmentation par le nombre important de projets inscrits pour le développement de ses prestations de service. Elle devra injecter près de 5,3 milliards de dollars US dont 22% pour la production, 39% pour le transport et 39% pour la distribution de l'électricité en Algérie. Elle investira près de 2,2 milliards de dollars US dans les réseaux de transport et de distribution de gaz. Les pouvoirs publics pourraient continuer à prendre en charge une partie des investissements de Sonelgaz, à travers des dotations budgétaires, pour éviter justement une hausse brutale des tarifs qui viendrait annuler indirectement les dernières augmentations de salaires, dont certaines ne sont pas encore appliquées. Pour les responsable de cette société, l'augmentation est inévitable pour satisfaire la demande croissante de la population en électricité et en gaz (prévisions de 7% par an). Le président-directeur général de Sonelgaz, M.Bouterfa, a précisé récemment qu'en l'absence d'un traitement «convenable» de la demande introduite auprès des pouvoirs publics -soit augmentation du tarif, soit subvention du gouvernement- Sonelgaz risque de connaître des problèmes en 2009. Si le problème n'a pas de réponse en 2007, il y aura rupture dans la trésorerie d'un montant de 10 milliards de DA, prévient-il. Pour le moment, selon M.Bouterfa, Sonelgaz prend sur son argent propre près de 30 milliards de DA pour faire face à ses besoins. Les projets déjà lancés ne posent pas de problème, ils ont leur financement mais, en revanche, pour les investissements à engager dans la période 2010-2011 et qui correspondent à des besoins estimés entre 100 et 120 milliards de DA, s'il n'y a pas de ressources, leur réalisation pourrait être compromise.