Les centrales électriques ne supportent plus la charge. Le torchon risque de brûler entre Sonelgaz et le gouvernement. Si la requête de Sonelgaz relative à l'augmentation des tarifs de l'électricité est rejetée par le gouvernement, ce dernier devra supporter les charges de cette société. Le président-directeur général de Sonelgaz-centre, M.Abdelkader Metai, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, hier, l'invité au forum de la Radio Metidja, au risque de se brûler les doigts: «La hausse des tarifs s'impose», ajoutera l'invité qui a refusé de divulguer le niveau de la hausse suggérée par Sonelgaz, ni celui proposé par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg). La presse a évoqué une augmentation de 10 à 15%. Certaines sources estiment que Sonelgaz a exigé plus. Il s'agit sans doute d'une augmentation de plus de 20%. Se voulant rassurant (hic!), M.Metai s'est contenté de dire que cette hausse serait inférieure à 40%. Le gouvernement, faut-il le rappeler, a jugé la hausse demandée assez élevée. La Sonelgaz justifie cette augmentation par le nombre important de projets inscrits pour le développement de ses prestations de service. Sonelgaz devra injecter près de 5,3 milliards de dollars US dont 22% pour la production, 39% pour le transport et 39% pour la distribution de l'électricité en Algérie. Elle investira près de 2,2 milliards de dollars US dans les réseaux de transport et de distribution de gaz..Les pouvoirs publics pourraient continuer à prendre en charge une partie des investissements de Sonelgaz, à travers des dotations budgétaires, pour éviter justement une hausse brutale des tarifs qui viendrait annuler indirectement les dernières augmentations de salaires, dont certaines ne sont pas encore appliquées. Pour les responsable de cette société, l'augmentation est inévitable pour satisfaire la demande croissante de la population en électricité et en gaz (prévisions de 7% par an). D'ailleurs sur ce point, l'invité du forum explique les coupures fréquentes d'électricité relevées dans certaines localités, par le fait que les équipements dont disposent la société ne supportent pas la charge. «Nous sommes obligés dans des situations pareilles de procéder à des coupures d'électricité», dira M.Metai qui ajoutera que de telles coupures seront inévitables en cas de forte demande en hiver. En clair, Sonelgaz n'écarte pas de procéder au délestage dans les prochaines semaines. Interrogé sur les redevances de la Sonelgaz-centre, il révélera que ces dernières ont atteint 8,5 milliards de dinars. Selon lui, 40% de ces redevances proviennent des abonnés industriels alors que les abonnés ordinaires représentent 30%. Le reste est attribué aux administrations. «Le grand problème, nous l'avons avec les agences ADE dont la facture ne cesse d'augmenter», a-t-il affirmé. Si ces redevances ne sont pas réglées, précisera l'invité du forum, Sonelgaz sera obligée de couper l'électricité aux concernés. Evoquant le vol de câbles d'électricité, un phénomène qui prend de l'ampleur, M.Metai parle de réseaux qui activent dans ce sens. «Le cuivre coûte de plus en plus cher. Son prix à la Bourse est passé de 2000 dollars/tonne à 9000 dollars/tonne, chose qui incite certains à s'adonner à ce commerce.» Dans des situations pareilles, la Sonelgaz ne peut que déposer plainte au niveau de la justice.