«Des avancées ont été réalisées dans différents domaines mais celles-ci n'y figurent pas». «L'expérience algérienne est moins mise en évidence dans le rapport 2005 sur le développement humain dans le monde arabe consacré à la promotion de la femme arabe». C'est ce qu'a déclaré, Mme Zohra Drif-Bitat, vice-présidente du Conseil de la nation, qui a participé à la rencontre de présentation de ce rapport élaboré sous l'égide du Pnud. Pour elle, ce document est beaucoup plus axé sur l'expérience des pays du Machrek. Pour étayer ses dires, Mme Zohra Drif-Bitat rappelle des chiffres sur les avancées réalisées par l'Algérie dans différents domaines et qui «n'ont pas été soulignées dans le rapport». Elle cite, à titre d'exemple, que 60% des femmes algériennes se trouvent dans l'enseignement, 50 à 70% des femmes occupent des postes de responsabilité dans le corps médical, 37% des femmes sont présentes dans la magistrature et à des postes de haut niveau. Concernant le monde économique, la conférencière dira que les femmes algériennes ont réalisé une véritable percée dans ce domaine en soulignant le taux de 26% d'emplois en faveur de la femme entrepreneur alors qu'il était seulement de 12% en 1996. Toutefois, un énorme déficit, dit-elle, est constaté en matière de vie politique. «Nous ne sommes pas investies dans ce domaine», avoue-t-elle. Mme Saïda Benhabylès présidente du Mouvement féminin algérien de solidarité avec la famille rurale, des représentants du mouvement associatif, du ministère du Travail et de la Sécurité sociale ont également émis d'acerbes critiques à l'égard de ce rapport. «La partie algérienne est sous-évaluée et n'est pas suffisamment mise en relief», affirment les participants. De son côté, Mme Benhabylès a fustigé la Ligue arabe. «A-t-elle été destinataire de ce rapport? quel est son rôle? Est-ce qu'il n'est pas grand temps pour qu'elle uniformise ses lois? Est-ce qu'il n'est pas temps qu'elle essaye de contribuer à la réforme de la société arabe?», s'interroge-t-elle. Pour sa part, la représentante du département de Louh a fait remarquer que le rapport ne reflète pas la réalité de la femme algérienne. Selon les participants, l'équipe des rédacteurs dudit rapport devaient utiliser des critères scientifiques et objectifs dans les statistiques avancées. «Puisque, disent-ils, notre pays se montrera certainement lésé si l'on compare les chiffres de 1999 de l'Algérie à ceux de 2001 d'un pays X dans un domaine précis». Pour eux, des efforts sont en train de se faire par certains pays de la région arabe qu'il faut mettre en exergue, à l'exemple de l'Algérie en matière d'entreprenariat féminin et de la Tunisie en matière du code de la famille en reconnaissant, tout de même, que certains aspects positifs existent dans le rapport. M.Marc Destanne de Bernis, représentant résidant du Pnud et coordonnateur résidant du système des Nations unies en Algérie, a souligné que «nous sommes fiers de ce qui se fait en Algérie qui est en avance dans bien de domaines». Concernant les gouvernements arabes, il leur est reproché les reformes mensongères et la multiplication des restrictions des libertés publiques pour se maintenir en place. Néanmoins, des évolutions positives sont notées à leur actif. Le document citera la Charte pour la paix et la réconciliation nationale initiée par le président Bouteflika en Algérie. En matière d'éducation, des efforts considérables ont été accomplis. Douze pays arabes dont l'Algérie sont parvenus à l'égalité des sexes dans l'enseignement supérieur.