En guise de bilan de 2006, Menasra qualifie l'année finissante de «non-événement». «Nous ne fuyons pas la justice. Au contraire, nous participons à ce qu'elle soit rendue», a répondu hier le vice-président du MSP, Abdelmadjid Menasra, à la déclaration de Tayeb Belaïz. Menasra qui s'exprimait au nom du parti, devant un parterre de journalistes et de militants du MSP, a précisé que «celui qui combat la corruption ne craint pas la justice». Mais il a refusé de s'étaler sur le sujet qui a produit l'onde de choc dans les structures du parti. Menasra indique que Transparency International classe l'Algérie à la 84e position en matière de corruption. Elle était à la 97e place l'année dernière. Le responsable du MSP a convoqué la presse pour présenter un bilan de l'année 2006. Selon son estimatif, «l'année 2006 a été l'année de non-événement, l'année blanche»; elle s'est caractérisée par «l'absence d'action d'opposition», des «hésitations» de la part du pouvoir. Il cite, à titre d'exemple, le report de la révision de la Constitution ou l'amendement de la loi des hydrocarbures. Il relève que l'opposition s'est déplacée à l'intérieur des partis. Le terrorisme a pris un nouveau visage, «il est devenu international en s'affiliant à Al Qaîda». Le Parlement est devenu inopérant. «Il est partenaire du président. Deux heures seulement après la fin de la session, les décrets tombent», explique-t-il. Il énumère, sans se lasser, les failles d'une classe politique épuisée à tout point de vue. Néanmoins, le bilan économique est très positif. L'Algérie est en train de payer ses dettes. Voilà un geste réconfortant. Mais face à la prospérité affichée dans tous les discours, il y a la pauvreté qui ronge la société. Il y a aussi le crime organisé qui prend de l'ampleur. Sur le plan international, le MSP enregistre «le déclin des USA dans le monde» et les succès enregistrés par les mouvements islamiques. Il cite le Koweït, Bahreïn et la Palestine, salue dans la foulée la résistance libanaise qui a donné «une leçon à l'armée israélienne que les Arabes croyaient invincible».L'année 2007 sera l'année des élections. Le MSP prend le taureau par les cornes. Il demande la révision des lois électorales. «Le FLN a fait une proposition mais on n'a pas pris connaissance du contenu», ajoute-t-il, «c'est l'Administration qui truque les élections». Il met une majuscule. «Ce ne sont pas les partis qui truquent. Ce n'est pas le chef du gouvernement. C'est l'Administration. Il faut, par conséquent, donner des prérogatives à d'autres instances indépendantes». Le dossier de la corruption a été abordé avec les précautions qu'on sait. Le slogan «stop-corruption» est en vigueur au MSP. Mais depuis qu'il trouble le sommeil de son président, on préfère l'oublier. Désormais, il faudra aller chercher d'autres thèmes de campagne. Menasra dit que «le mouvement doit rester soudé» face aux périls qui le guettent. Il dit, en outre que le parti «n'est pas dans l'opposition; si tel est le cas, il faudra provoquer un congrès extraordinaire». Il se perd dans le jargon politique. On ne sait plus où classer le parti assis entre deux chaises.