Abdelmadjid Menasra soutient que 60% des militants du MSP ont rejoint son mouvement. C'est reparti de plus belle! La polémique reprend entre les frères ennemis du MSP et du MPC. Après la «trêve» estivale, les deux camps renouent avec la polémique. Alors que Abdelmadjid Menasra et son équipe crient victoire et annoncent avoir réussi à vider le Mouvement de la société pour la paix, se ses membres. Les partisans de Bouguerra Soltani démentent et précisent. Ce jeu du chat et de la souris se traduit à travers la guerre des chiffres dans laquelle les deux camps se sont engagés. «Plus de 60% des militants du MSP ont rejoint notre Mouvement», a déclaré hier à L'Expression, le vice-président du Mouvement pour la prédication et le changement (MPC), Abdelmadjid Menasra. Ce dernier s'est réjoui du nombre de militants du MSP ayant opté pour le MPC. Une information démentie dans le fond et dans la forme par Abderrahmane Saïdi, président du majlis echourra du MSP. «Ce pourcentage nécessite des preuves. De notre côté nous avons annoncé qu'ils (le camp de Menasra, Ndlr) ne dépassent pas les 3% et nous maintenons ce même pourcentage», a t-il affirmé hier à L'Expression. M.Menasra réitère de son côté en langage de chiffres que «plus de 15.000 militants-cadres ont claqué la porte» de la formation du président Soltani et «ils sont devenus des adhérents au MPC». M.Saïdi ne l'entend pas de cette oreille. «A l'heure actuelle, nous n'avons pas reçu les démissions des militants ni des cadres dont parlent nos frères sécessionnistes.» Qui dit vrai, qui dit faux dans cette guerre des chiffres? Le président du majliss indique que le bureau du parti n'a reçu, à ce jour, aucune démission officielle. Mieux encore, il atteste: «Nous avons vérifié au niveau de nos structures de wilaya et au niveau des bureaux de wilaya et nous n'avons enregistré aucune démission officielle de dirigeants locaux. La carte organique du MSP n'a pas changé. Au contraire, nous avons recensé plusieurs adhésions.» M.Saïdi, qui refuse d'entrer dans une polémique avec «ses frères», réaffirme que «les bureaux de wilaya et ceux de l'étranger intensifient leurs activités lors de ces derniers mois». A cela, M.Menasra rétorque: «Les démissionnaires ne sont pas obligés de déposer leur démission. Il s'agit d'un parti politique et non pas d'une administration pour procéder ainsi. Ils ont préféré annoncer leur démission publiquement et par le biais de la presse.» Sans aller avec le dos de la cuillère, M.Saïdi invite Menasra et son équipe à une démonstration de force. Ce dernier estime qu'il n'y a que le terrain pour refléter la vérité. «Ils (Menasra et son équipe, Ndlr), n'ont qu'à prouver leur présence sur le terrain. Le MSP l'a prouvé à travers les meetings, les rencontres de proximité, des journées d'étude et d'autres événements d'ordre politique et socioculturel. Alors que nos frères sécessionnistes prouvent leur existence!» Loin de cette «guerre froide», chaque formation s'est engagée dans des activités différentes. Au MPC on procède aux dernières retouches avant le dépôt de dossier d'agrément au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Selon Menasra, le MPC déposera son dossier à la prochaine rentrée sociale. «Ce qui est certain, nous déposerons notre dossier à la rentrée prochaine», a-t-il dit. Et d'ajouter: «Nous sommes en train de structurer nos instances. Une fois agréés, nous débuterons notre travail sur le terrain. Nous voulons activer dans un cadre juridique bien déterminé». Au MSP, des dossiers chauds seront déposés sur la table à l'occasion de la tenue de la session ordinaire du conseil consultatif du parti qui aura lieu aujourd'hui à Boumerdès. Les participants se pencheront sur les sujets d'actualité. Le mois de Ramadhan, le passage au week-end semi-universel, les dernières mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire, la rentrée sociale et les activités politiques du MSP durant le premier semestre de l'année en cours sont à l'ordre du jour de la réunion d'aujourd'hui. Il s'agit, notamment, d'étudier la position du bureau national du parti par rapport à ces questions. Après étude et débats de deux jours, les membres du conseil consultatif approuveront ou désapprouveront la position du bureau national en publiant un rapport détaillé à ce propos.