Soltani était ministre du Travail quand les fonds de la sécurité sociale ont été transférés chez Khalifa-Bank, selon Moussa Touati. Le Front national algérien (FNA) prépare activement les élections législatives de mai 2007. Son conseil national a décidé d'organiser des rencontres nationales avec les militants, à l'issue de sa 8e session. Moussa Touati, président du parti, a indiqué hier que ces rencontres feront «le prélude d'une précampagne électorale» dont il donnera le coup d'envoi en mars prochain, lors d'une session extraordinaire du CN. Le FNA participe aux élections sénatoriales de jeudi avec 17 candidats. Le premier responsable du parti suppose que sa formation «réserve des surprises», comme en 2002, sans pour autant sceller des alliances avec les autres partis ou les indépendants. «Les indépendants n'ont pas de programme qui répond aux préoccupations des citoyens; ils ne nous intéressent pas», dit-il. Cette affirmation ne rejette pas totalement les alliances parce que si les élus affiliés au parti décident de faire des alliances locales, ils ont la-titude de le faire. Le FNA compte 558 élus dans différentes APC et APW mais ne dispose de majorité dans aucune d'elles. Le parcours du FNA se confond avec celui de son chef. Au début, c'était la parole. Le FLN de Boualem Benhamouda avait scellé une alliance verbale, pour les législatives de 1997, avec la Coordination des enfants de chouhada (Cnec) que dirigeait Moussa Touati. Quand les deux parties ont entamé la préparation des listes, Touati s'est retrouvé classé 3e à Médéa. Il pique sa crise et consomme son divorce d'avec le FLN. Deux années plus tard, il crée son propre parti, le FNA, prend part aux législatives de 2002 et gagne une dizaine de sièges. Il crée la surprise et prend ainsi sa revanche sur l'équipe de Benhamouda qui l'a trop sous-estimé. Il supplante les partis qui ont plus de dix années d'existence. Touati trouve désormais du plaisir à aller chasser sur les terrains interdits. Il participe aux locales et gagne 558 sièges aux APC et APW. A présent, le FNA est structuré dans 1013 communes et présent dans les 48 wilayas. Et veut réaliser l'exploit de figurer dans le Sénat qui est supposé être inaccessible aux petits partis. La composante du parti est majoritairement issue de la Cnec. Le discours des enfants de chouhada verse fréquemment dans la marginalisation, la justice sociale, la corruption, enfin tous les thèmes qui préoccupent le citoyen moyen. Cette donne justifie, en partie, l'exploit de 2002. Le discours est accrocheur. Mais il y a aussi le mouvement alternatif des militants qui vont et viennent dans les deux sens. Le FNA en a perdu une centaine et gagné autant, y compris parmi ceux qui viennent des partis de l'Alliance présidentielle. Interrogé sur le cas Soltani, Moussa Touati a répondu que ce dernier était ministre du Travail quand avait eu lieu «le versement des fonds de la sécurité sociale chez Khalifa-Bank, il doit avoir des dossiers. Je ne veux pas faire le procès de Soltani; il y a des institutions pour le faire», rétorque-t-il avant d'enclencher sur le thème de la corruption. Il est dans son élément.