Les commerçants exerçant dans l'illégalité sont sommés de se conformer à la réglementation en vigueur. La prolifération de l'activité informelle en Algérie est des plus inquiétantes. Un secteur représentant la moitié du marché algérien. Cette évolution est jugée dangereuse par les experts économiques, car touchant aujourd'hui plusieurs secteurs d'activité. Face à cette situation, les Douanes algériennes sont déterminées et décidées à appliquer avec rigueur la réglementation en vigueur. M.Amar Ramdani, directeur central de la lutte contre la fraude à la direction générale des Douanes appelle les «marchands de la valise», qui ne cessent d'alimenter le marché informel en produits de tous genres, de provenance souvent de circuits parallèles, à se régulariser et s'inscrire au registre du commerce. «Ces commerçants exerçant dans l'illégalité sans satisfaire aux conditions du commerce prévues par la loi doivent se conformer à la réglementation car leur activité a des incidences fiscales très lourdes et très importantes sur le Trésor public», a-t-il indiqué, hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III. Toutefois, les «trabendistes» refusent de sortir de la clandestinité et de se soumettre à la réglementation. Ceux-ci parviennent toujours à passer entre les mailles des filets mis en place par les services des douanes en raison des «complicités» dont ils disposent, notamment, au niveau des ports et aéroports. «Nous nous mettons d'accord avec certains douaniers. Avant de rentrer, nous nous assurons qu'ils seront présents le jour et l'heure de notre arrivée et il nous font passer tranquillement», raconte un trabendiste sur les ondes de la Radio Chaîne III. A ce propos, M.Ramdani a indiqué qu'un service de contrôle interne est à pied d'oeuvre pour lutter contre ce genre de pratique. Il déclare avec fermeté qu'aucune incartade n'est désormais tolérée. «Les agents qui autorisent ces sorties sont systématiquement sanctionnés». Ainsi, le phénomène du «commerce des valises» prend de l'ampleur en Algérie eu égard aux lots importants de produits de toutes espèces, acheminés illicitement de l'étranger, notamment la Turquie, la Tunisie, le Qatar, l'Europe et ce, pour être écoulés, également, de façon illicite sur le marché algérien. M.Ramdani parle de la fréquence des voyages qui permet, selon lui, de faire la différence entre un importateur légal et un trabendiste. «Un commerçant qui voyage jusqu'à dix fois par mois vers la même destination suscite évidemment de la suspicion». Il faut souligner qu'une mesure a été prise dans ce cadre par l'administration des Douanes. Celle-ci a tenu à rappeler à l'ensemble des voyageurs qu'au sens de la législation douanière, toute marchandise revêtant un caractère commercial, importée par ces derniers, est interdite et sera systématiquement saisie, outre l'établissement d'une procédure contentieuse pour infraction douanière. Si le marché informel en Algérie représente un taux d'au moins 60% du marché régulier global, cela est dû en grande partie à l'activité prolifique de ces commerçants. Près de 1,4 million d'articles contrefaits entrent annuellement dans le marché algérien via l'importation, selon des experts algériens et européens dans une étude réalisée conjointement sur le commerce informel, la contrefaçon et le droit de la concurrence.