Le chef de la délégation de la commission européenne à Alger impute ce retard au fait que l'Algérie est parmi les derniers à avoir ratifié l'accord. L'Algérie accuse un retard dans la mise en oeuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne. C'est le constat établi, hier, par le chef de la délégation de la commission européenne à Alger, l'ambassadeur, Wolfgang Plasa, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade d'Allemagne et portant sur les tâches principales de la présidence d'Allemagne du conseil de l'UE ainsi que la politique européenne vis-à-vis de l'Algérie. Selon les arguments qu'il a présentés, l'accord avec l'Algérie est parmi les derniers à être ratifiés. Notons que dès l'entrée en vigueur de l'accord, les droits appliqués aux importations de matières premières ont été supprimés tandis que les droits appliqués aux semi-produits et aux équipements industriels et agricoles, diminueront progressivement. Les carences dans l'application de cet accord sont probablement liés au volet des droits de l'homme et de la transparence économique. «Nous sommes là pour rattraper ce retard», dira M.Plasa. Sur la politique énergétique, l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, Dr.Johannes Westerhoff, a plaidé pour le développement des relations avec notre pays dans ce domaine. Sur l'inquiétude de l'Europe vis-à-vis du rapprochement entre Sonatrach et ses homologues russes Gazprom et Lukoil, l'ambassadeur a écarté l'idée que les Européens voient dans la signature des deux mémorandums d'entente un «axe algéro-russe des hydrocarbures», la naissance d'un «cartel» du gaz. Ce qui a entraîné maintes réactions et spéculations après l'annonce de la signature du Memorandum of Understanding (MOU) entre Sonatrach et Gazprom, à Moscou. Saisie par certains Etats membres, la commission européenne a même étudié les «implications» que pourrait avoir l'accord signé entre Sonatrach et Gazprom sur sa stratégie énergétique. Le souci majeur du conseil de l'UE, présidé actuellement par l'Allemagne, précisera M.Westerhoff, est de regrouper autour de la même table, les pays producteurs, les pays de transit et les pays consommateurs afin d'éviter les crises dans ce domaine comme le dernier incident Russe-Belarussie. «L'Algérie a toujours honoré ses engagements vis-à-vis des pays de l'UE dans le domaine énergétique», précisera l'ambassadeur allemand. Tout en écartant l'idée que l'UE s'intéresse plus aux pays de l'Est qu'à ceux du Sud, il précisera que les pays de l'Europe sont appelés à développer leur partenariat d'autant que l'Europe veut réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Dans cette perspective, l'U.E espère conclure rapidement un accord de coopération énergétique avec l'Algérie, selon la commissaire européenne aux relations extérieures. Concernant la politique de voisinage, le représentant allemand précisera que, jusqu'à présent, il n'a entendu aucun responsable algérien dire que l'Algérie refuse d'adhérer à cette politique. Il ajoutera que l'Algérie a émis des reproches vis-à-vis de cette politique tout en relevant le choix des investisseurs européens qui se portent souvent sur d'autres pays maghrébins comme la Tunisie et le Maroc. Notons que la politique de voisinage est extrêmement importante pour l'Union européenne et donne un signal de sa volonté de la mettre en oeuvre parce qu'à son avis, l'Algérie joue un rôle très important dans cette stratégie européenne. Selon M.Westerhoff, la politique de voisinage pourrait apporter aux pays méditerranéens des avantages très importants, à l'exemple de «l'intégration de leurs entreprises dans le marché interne européen, leur utilisation de l'appui de l'U.E pour le processus des réformes économiques et aussi avoir à leur disposition une série d'instruments pour leur stabilité, leur développement et leur prospérité».