Il est probable que l'Opep décide une nouvelle baisse de la production de 1,5 à 2 millions de barils/j en mars. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, a annoncé, samedi, que des consultations entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se tenaient actuellement pour examiner la situation du marché pétrolier à la lumière de la chute actuelle des cours. Le ministre a précisé que si un consensus se dégageait pour la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Opep et pour une nouvelle réduction de la production, l'Algérie soutiendrait cette démarche. «Nous avons déjà décidé de réduire de 500.000 barils/j notre production à partir du 1er février et s'il y a une nouvelle décision de ce genre, nous la soutiendrons», a insisté le ministre. Cette réduction est dictée par l'impératif de stopper la chute du prix de pétrole. En effet, les cours ont connu, la semaine dernière, leur plus bas niveau, 51,74 dollars, depuis mai 2005. Cet état de fait est dû notamment à un hiver doux, à des stocks de produits raffinés élevés et au ralentissement de la demande. Si on ajoute à ces facteurs, un contexte politique international moins tendu, et une croissance mondiale moins dynamique, on arrive à un baril qui tourne aujourd'hui autour des 52 dollars. En juillet dernier, il avait franchi la barre des 80 dollars à New York. Aussi, la décision de réduire la production initiée par l'Algérie, vient de trouver écho auprès de l'Iran et du Venezuela, tous deux membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le président vénézuélien, Hugo Chavez, et son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, ont annoncé, samedi, qu'ils soutenaient une baisse de la production de l'Opep pour endiguer la baisse récente des prix du brut, et qu'ils étaient prêts à aider financièrement les pays qui souhaitent se soustraire à l'emprise des Etats-Unis. «Nous savons qu'il y a, aujourd'hui, trop de brut sur le marché. Aussi, nous sommes convenus de joindre nos forces au sein de l'Opep pour soutenir une baisse de la production et sauver le prix du pétrole», a déclaré Hugo Chavez. Le dirigeant vénézuélien a souligné que ce message s'adressait «à tous les chefs d'Etat des pays de l'Opep afin de continuer le renforcement de notre organisation dans cette voie.» Un message qui devrait être reçu cinq sur cinq puisque, selon certains analystes, l'Opep devrait décider d'une nouvelle baisse de production de 1,5 à 2 millions de barils par jour en mars. Ce qui devrait, dans une certaine mesure, remonter le cours des prix de pétrole. En effet, les spécialistes prédisent d'ores et déjà un retour des prix à 60 dollars du fait que le marché n'a pas encore intégré plusieurs données. La croissance américaine restera soutenue et la demande asiatique forte, notamment en provenance de Chine. A cela, s'ajoutera la persistance de zones de tension géopolitiques en Iran, en Irak, au Venezuela et au Nigeria, tous membres importants de l'Opep.