Pas moins de 84 partis politiques s'affronteront lors des prochaines élections présidentielles prévues en avril prochain au Mali. Mais le fait marquant qui mérite d'être signalé est l'entrée en lice d'une nouvelle formation politique que vient de créer le cinéaste Cheick Oumar Sissoko. Faut-il être surpris pour autant? Loin s'en faut ! répondra l'observateur averti, tant ce grand réalisateur a, dans chacune de ses créations, le mérite singulier de proposer des passerelles inédites, les gestes et les urgences de l'Afrique qui touchent le regard des autres hommes. Il y a, par exemple, dans La Genèse, le film ayant précédé Bàttu, quelque chose de moderne dans le discours et d'intemporel dans la forme, quelque chose qui va à l'essentiel et donne toute sa force à cette oeuvre magnifique. C'est parce qu'il associe l'universalité du propos avec un profond ancrage dans la réalité africaine que ce film, primé à Milan en mars 2000 et présent sur la Croisette à Cannes la même année, constitue une étape importante dans le cinéma africain.