L'annonce a été faite hier par le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. Le Pentagone va mettre en place un commandement militaire régional pour l'Afrique pour superviser les opérations de lutte contre le terrorisme et les relations américaines avec ce continent, a annoncé, hier le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. «Le président George W.Bush a décidé de créer un nouveau commandement unifié pour l'Afrique», a fait savoir M.Gates lors d'une audition devant une commission du Sénat. M.Gates n'a pas précisé où sera basé le siège de ce nouveau commandement qui s'ajoutera à trois autres commandements régionaux. La responsabilité de l'Afrique au Pentagone était jusqu'à présent répartie entre trois commandements régionaux. Le commandement central (Centcom), qui supervise le Proche-Orient, a la responsabilité de la Corne de l'Afrique. Le commandement pour le Pacifique se charge de Madagascar tandis que celui pour l'Europe s'occupe du reste, c'est-à-dire de la plus grande partie de l'Afrique. Aussi, Washington considère comme «essentielles au succès de cette initiative, les contributions de pays africains» en vue de faire échec aux terroristes dans le Sahel et assurer la sécurité de l'Afrique de l'Ouest. Convaincu en cela qu'aucune initiative individuelle ne pourrait prospérer. Les Etats-Unis avaient, en fait, commencé à s'intéresser à cette région au lendemain de la «guerre totale» qu'ils avaient engagée et la dispersion des cadres d'Al Qaîda et de ses sympathisants, un peu partout dans le monde. Depuis 2003, et la «total war» lancée tous azimuts par les faucons de la Maison-Blanche, le Sahel a connu des turbulences graves: putsch militaire en Mauritanie, séditions au Mali et au Niger, le Gspc dans le Sahel, soulèvements au Soudan et au Tchad, et enfin, le retour au cycle sans fin de la tourmente somalienne, avec cette fois-ci, une intervention militaire criminelle de l'Ethiopie, encouragée par les Etats-Unis. Après avoir investi la vaste bande du Sahel et qui va pratiquement de la Mauritanie au Tchad et à l'Ethiopie en passant par le Mali et le Niger, les Etats-Unis élargissent leur champ d'action, passant de ce fait, du plan Pan-Sahel à l'Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme, le Tscti, puis au contrôle pur et simple du Sahel par armées locales interposées. Washington avait choisi, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans l'Afrique subsaharienne, neuf Etats africains, qui sont la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad, le Sénégal, le Nigeria, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie et proposait de faire de l'Initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme un instrument majeur de sécurité dans la région.