Le temps du consensus est révolu entre le FLN, le RND et, MSP dont les visions sont contradictoires. A l'approche des échéances électorales annoncées pour le mois de mai (législatives) et le mois de novembre (communales), les partis politiques animateurs de la scène politique n'ont pas encore tranché sur la qualité du gouvernement appelé à organiser ces joutes attendues par tous de pied ferme. Même la coalition présidentielle, jusque-là cohérente dans la ligne politique suivie, a tronqué son action commune par des attitudes exclusives qui annoncent une rupture de cette instance politique arrivée au terme de sa mission. Le temps du consensus est révolu. Entre le FLN, le RND et MSP, les visions sont contradictoires. Tout comme les objectifs. Le Front de libération nationale, sous la houlette de Abdelaziz Belkhadem, chef de l'Exécutif, donne l'impression d'avoir consommé sa longue traversée du désert et s'apprête à reprendre en main les affaires du pays. Sûr de sa démarche, son secrétaire général propose un remaniement pour mettre hors jeu les ministres qui ont montré leurs limites sur le terrain. Une liste d'exclus a été adressée, dans ce sens, par ses soins au chef de l'Etat. Le MSP, de son côté, ne s'est pas fait prier pour faire savoir qu'une telle proposition n'a pas lieu d'être, même si aucune opposition au projet n'a été signalée, comme a tenu à l'affirmer son président Boudjerra Soltani lors de la conférence de presse qui a clôturé les travaux du madjliss echoura. Mettant l'accent sur la nécessité de faire face à la fraude et de contrer toute tentative visant à dévier ce processus de ses objectifs, à savoir l'élection de représentants du peuple en respectant la volonté des électeurs. La troisième force politique, membre de l'alliance, le RND, a par la voix de son premier responsable opposé un niet catégorique à cette proposition en rappelant qu'il revient au président de la République d'aborder cette question. Une manière de jeter un discrédit sur la démarche entreprise par le parti rival. A l'extérieur de ce cadre partisan hybride, des voix s'élèvent pour replacer le débat en termes de stratégie de l'Etat vis-a-vis de l'évolution socio-économique du pays. C'est le cas du Parti des travailleurs qui s'est exprimé sur la question à l'issue des deux journées de travail de son comité central tenues la semaine passée. Pour Louisa Hanoune, il ne sert absolument à rien de changer la composante de l'Exécutif si cette action ne vient pas exprimer l'adoption d'une nouvelle politique économique et sociale. Pour ce qui est des élections, il revient, selon le porte-parole du P.T., aux autorités de prévoir les mécanismes qui pourront assurer un déroulement normal des élections. Le déroulement des prochaines élections dans un climat empreint de sécurité et de stabilité sociale, qui ont fait défaut lors des précédents rendez-vous électoraux, ferme la porte de l'utilisation de cette carte politique pour justifier certains dépassements qui neutralisent la voix du peuple et altèrent le processus électoral engagé. Les autres forces politiques, FFS, RCD et Islah, ne semblent pas encore impliqués dans ces joutes préélectorales. Ce qui ne signifie nullement qu'elles ne suivent pas de près l'évolution politique nationale. En butte à des dysfonctionnements internes qui ont limité leurs forces de mobilité sur la scène nationale, ces trois partis ne vont pas tarder à se réveiller pour prendre part à la course prévue.